Notre ami Ralph Schafflützel vient d’ouvrir un nouveau site WEB consacré à la photographie. A mon avis, il est l’inspirateur d’un nouvel art photographique comme le furent les peintres surréalistes. Nous avons demandé à notre éditeur de nous livrer quelques réflexions sur les métamorphoses, dont Ovide, au premier siècle de notre ère, fut sans conteste le premier à s’y essayer. La rédaction
A l’époque où, jeune homme, je « faisais encore mon latin », je suis plus ou moins certain qu’Ovide nous aurait davantage intéressé que le bien belliqueux César et son ouvrage De Bello Gallico. Pourquoi diable le système pédagogique d’alors nous imposait-il César ? Alors que l’étude du poète aux douze mille vers nous aurait très tôt appris la vie ! Dans Ovide, il y en a des vertes et des pas mûres[1]. Bon, il est vrai aussi que nos parents veillaient peut-être davantage qu’aujourd’hui à nous inculquer les civilités qui manquent pour la plupart aux enfants de notre époque. Encore que les parents qui n’assument plus l’éducation de leurs enfants bénéficient de circonstances atténuantes, comme l’on dit dans mon ancienne profession. En effet, ne doivent-ils pas travailler le plus souvent les deux pour joindre les deux bouts ?
Dans ses Métamorphoses, Ovide raconte l’amour et la passion – ce qui nous aurait eu l’avantage de nous captiver, nous les adolescents ingénus et innocents d’alors, ignorant totalement les attraits et fruits défendus que tout gosse d’aujourd’hui, un tantinet rusé, peut glaner sur la toile depuis son smartphone. Ovide enseignait du reste aussi la jalousie. Mais le plus grand mérite d’Ovide est incontestablement l’art de la narration. Art qui nous aurait bien mieux servi pour notre avenir professionnel. Son pouvoir de raconter des histoires et de transformer les mots en images est au cœur des Métamorphoses. Bref, Ovide nous invite à réfléchir à propos de la puissance de la parole et de l’art[2]. Depuis lors, bien d’autres écrivains s’y sont, eux aussi, essayés. Je ne pourrai évidemment pas vous les citer tous. L’auteur tchèque Franz Kafka a abordé la transformation et la métamorphose dans son célèbre récit intitulé “La Métamorphose”. Dans cette nouvelle, le personnage principal, Gregor Samsa, se réveille un matin transformé en un insecte géant. Ce récit explore l’aliénation, l’isolement et la condition humaine. Au 2e siècle de notre ère, dans “L’Âne d’or, Lucius, le personnage principal d’Apulée est transformé en âne. Le récit mêle humour, magie et réflexions sur la nature humaine. Enfin, en 1997, Ted Hughes, dans les Contes d’Ovide, chacune de ses métamorphoses révèle des vérités très profondes sur la nature humaine et les mystères de l’existence.
Ralph et le cygne de son lac … La présence du cygne blanc dans les mythes et les légendes en ont fait un symbole universel et intemporel. Avec les nouvelles couleurs de ce cygne-là, Ralph voudrait-il nous signifier qu’à l’instar de ce cygne nous interagissons avec l’écosystème qui nous entoure ? Puis-je vous rappeler, chère amie lectrice, cher ami lecteur, que l’écosystème humain est un concept fascinant qui nous invite à considérer notre relation avec le monde qui nous entoure. Et que nous devrions, somme toute, explorer cette notion. Et que si cet écosystème change, c’est la civilisation tout entière qui change ?
Du reste, lac et mer jouent un rôle important dans la vie de Ralph.
Et vous savez bien aussi en lisant Découverte magazine que Ralph parle aux arbres
Mais comme il ne peut pas toujours être au berceau de l’humanité, il se console avec les essences de notre propre continent.
Notre as de la photographie aime tous les animaux, insectes compris.
Et c’est peut-être en se baladant dans les contrées lacustres qui nous entourent …
… qu’il a conçu l’image de cette libellule.
La libellule
Je n’ai pas besoin de garder le meilleur pour la fin, car l’œuvre iconographique de Ralph nous réserve tant de surprises. Ayant parcouru ce vaste monde, raconté mille et une chose – d’ailleurs je vous réserve de grands reportages sur l’Italie (si, si, c’est pour bientôt !) mené moultes enquêtes sur les transformations dans la nature et, chez les humains, le fait de pouvoir rebondir, je puis vous assurer que la libellule est la reine de la métamorphose. Certes, la vie de la libellule est relativement brève. Mais ne traverse-t-elle pas par une métamorphose impressionnante de la larve à l’insecte adulte ? En Amérique du Sud comme en Inde, par exemple, vu la capacité de la libellule qu’a à changer de direction de manière exceptionnellement agile et rapide, elle est porteuse de significations et de symboles. Ces significations peuvent bien entendu varier selon les cultures et les contextes personnels. Ailleurs, on se sert de la métaphore de sa capacité à changer de perspective ou de mode de vie. Vous allez sans doute me dire que la métamorphose du papillon est l’un des événements encore plus magiques de la nature. Je suis d’accord avec vous, le papillon nous rappelle la beauté de la transformation et du renouveau à cause de sa chrysalide qui évolue. Papillons comme libellules ont une fonction dans l’écosystème. Les libellules participent à la régulation des espèces d’un plan d’eau et elles mangent des… papillons !
Allez explorer le site Web de Ralph : © https://www.mirabilis.com
[1] Expression colorée plus trop connue qui signifie qu’il y a des histoires ou des situations surprenantes, souvent difficiles à croire ou à accepter.
[2] Sur Gallica, vous pouvez même télécharger gratuitement cette œuvre magistrale : Ovide___oeuvres_complètes___[…]Ovide_(0043_bpt6k282076j%20(3).pdf