Pour sa deuxième apparition dans nos pages, notre pigiste nous dévoile avec une plume légère et poétique sa vision de la vie de femme célibataire. Se décrivant elle-même comme une nomade au cœur libre, mais un brin désordonné, elle nous entraîne dans ses escapades entre des contrées mystérieuses et la Grande Motte. À travers ses récits, elle partage ses péripéties pittoresques et ses mésaventures mémorables qui ne manquent jamais de nous faire sourire. La rédaction
On me demande souvent : « Mais tu n’as pas peur de voyager seule ? Et tu ne te sens jamais seule ? » Et moi, je réponds avec un sourire en coin : « Peur ? Non, j’ai juste un peu de vertige existentiel. Et seule ? Jamais, j’ai toujours ma valise –pleine de souvenirs et de chaussettes dépareillées – et mes carnets de voyage remplis de gribouillis et de poèmes approximatifs pour me tenir compagnie ! ». Oui, je l’avoue, je suis une célibataire nomade, une passionnée dans l’âme, une exploratrice des côtes françaises, et accessoirement, une championne du rangement de sac à dos. Enfin, presque !. Mon point d’ancrage ? La Grande Motte, cette ville « ovni » posée sur la côte méditerranéenne, où je reviens me ressourcer entre deux tribulations
La Grande Motte, mon havre de paix (et de chaos organisé)
La Grande Motte, c’est mon refuge, mon point de départ, mon « chez moi » bizarre et attachant. J’aime me perdre dans ses rues futuristes, observer les touristes se prendre en photo devant les pyramides, et savourer une glace artisanale en regardant les bateaux rentrer au port. C’est là que je recharge mes batteries, que je fais le tri dans mes souvenirs (et mes factures), et que je planifie mes prochaines escapades (en essayant de ne pas me tromper de destination).
L’appel du large et des galères de transport pourraient être un sous-titre. En effet, la Grande Motte n’est qu’une étape. Un point de départ. J’ai soif de découvertes, de rencontres, de paysages à couper le souffle. Alors, je boucle ma valise –en essayant de ne rien oublier – Je monte dans le premier train qui va dans la direction du billet de chemin de fer que j’ai pris pour une très longue distance. Et je pars à l’aventure !
Ainsi, j’ai arpenté les côtes sauvages de la Bretagne, où les embruns salés me rappellent que je suis vivante. Du coup, comme on dit de nos jours, j’ai oublié mon imperméable. A l’autre extrémité, j’ai exploré les villages perchés de Provence, où le chant des cigales berce mes siestes. Bien sûr que j’ai failli me perdre en randonnée. J’ai navigué entre les îles paradisiaques de Méditerranée. Ses eaux turquoises me font rêver d’une vie de sirène et pendant que je rêvais, j’ai attrapé un coup de soleil le plus mémorable de ma jeune vie. Encore que jeune vie est un doux euphémisme. Dans deux ans j’aurai un certain nombre d’années dans mon anniversaire, ce qui signifie que j’ai officiellement atteint l’âge où je peux dire ‘dans mon temps’ sans que ce soit une blague. Mais ne vous inquiétez pas, je suis encore jeune de cœur et toujours prête à découvrir de nouvelles aventures, même si je dois parfois vérifier deux fois où j’ai laissé mon porte-monnaie et les clés de mon appartement.
Rencontres improbables et fous rires garantis (malgré les galères)
En chemin, j’ai rencontré des personnages hauts en couleur : un pêcheur breton qui
m’a appris à reconnaître les oiseaux marins et qui m’a offert un poisson pas frais.
A l’autre bout de la France, une artiste provençale qui peint des couchers de soleil avec du vin et qui m’a laissé un souvenir indélébile sur mon t-shirt. Ou encore un groupe de voyageurs australiens qui m’ont initiée au surf et qui ont bien ri de mes chutes, mais qui m’ont offert une bière pour me consoler.
J’ai partagé des repas improvisés (et parfois douteux), des couchers de soleil mémorables (et parfois gâchés par les moustiques), des fous rires inoubliables (et parfois provoqués par mes propres maladresses). J’ai appris que la solitude n’est pas l’isolement, mais une invitation à se connecter avec les autres, à partager des moments authentiques, à tisser des liens éphémères mais intenses. Et surtout à apprécier les douches chaudes après une journée de galères).
La passion comme moteur et les galères comme source d’inspiration
Ma passion pour le voyage est mon moteur, mon carburant, mon GPS interne (même s’il me perd parfois). Elle me pousse à sortir de ma zone de confort, à affronter mes peurs. Oulà…ai-je bien dit peur ? Ne me suis-je pas vantée au début de n’avoir juste un peu de vertige existentiel ? Passons ! Il s’agit de me dépasser (et à apprendre à réparer une valise cassée avec du scotch). Et les galères ? Elles font partie du voyage, elles sont même parfois les meilleures histoires à raconter (et les meilleures leçons à tirer).
Alors, à toutes les célibataires qui hésitent à sauter le pas, je vous dis : foncez ! Le monde est un terrain de jeu infini, rempli de surprises, de rencontres, de moments magiques (et de galères mémorables). Et qui sait, peut-être que vous vous découvrirez une âme de nomade, une passion pour l’aventure, et un talent insoupçonné pour ranger votre sac à dos. Ou pas !