La rubrique amour, amour peut à nouveau se poursuivre. Après une longue coupure estivale, revoilà le comte de Grandvaux prêt à partager sa longue expérience de la vie. Après son dernier article en juin, juste avant que l’été ne s’annonce, dans son article qui a été lu par des dizaines de milliers de nos lectrices et lecteurs (cf. https://www.decouverte-mag.com/amour-amour-est-ce-vraiment-le-printemps/), il avait laissé une question en suspens, à savoir : Que s’est-il donc passé ? Absences de passion, de romance, de nouveauté ? Pour Julie, la relation est devenue ennuyeuse, monotone. Arriveront-ils à redresser la barre et donner à leur couple une saine et nouvelle impulsion ?
La rédaction
Exprimer ses attentes et comprendre celles de l’autre
L’exemple de Julie et de Laurent est significatif. Ces deux-là s’aimaient encore, certes, mais ne se comprenaient plus. Ils ont enfin assimilé que le verbe comprendre vient du latin cum prendere. En latin, cela signifie prendre en soi et agir en conséquence. Or, avant, ils n’agissaient pas.
Depuis qu’ils ont décidé de prendre le taureau par les cornes, leur situation s’améliore de semaine en semaine. Pourquoi pas de jour en jour ? Parce que c’est un long processus qui souffrira même parfois de rechutes. Mais le cap sur une meilleure relation est mis.
Il leur a fallu identifier les problèmes-clés qu’ils avaient. De fait, ils ne comprenaient pas les causes réelles de leurs conflits, d’où les différences de leurs attentes non satisfaites de part et d’autre.
Lucie se plaignait que Laurent ne lui accordait pas autant de temps qu’elle souhaitait. Quant à Laurent, il lui reprochait – mais très maladroitement – qu’il devait toujours expliquer ce qu’il attendait de leur relation, malgré leur plus de vingt ans de vie commune.
Remarquez que dans ce contexte l’usage de l’adverbe « toujours » est pernicieux dans une communication qui se veut bienveillante et qui, au fond, ne l‘était pas réellement. Je sais toutefois par expérience qu’il existe un fossé abyssal entre comprendre un événement qui ébranle sérieusement votre vie et en accepter sa terrible réalité. Et puis ne comprend-on pas vraiment une personne que si l’on connaît son histoire ?
Quand l’addiction vient combler un manque…
« Être compréhensif est sans doute un excellent précepte », me fit remarquer Céline, une magnifique quadra, « mais comment l’être avec Vincent qui est devenu accro au jeu d’échecs en ligne ? A tel point que cela a un impact négatif sur notre vie de couple et son activité professionnelle ? ».
Je devais reconnaître que communiquer de manière claire et respectueuse, discuter de ses sentiments, de ses besoins avec son partenaire, tout en évitant les accusations et les récriminations ne suffiraient pas. Pourquoi ?
Parce que la toute première étape pour surmonter une dépendance est de reconnaître que l’on a un problème, comme l’on dit aujourd’hui. Or, il est parfois difficile d’être honnête avec soi-même quant à l’impact négatif de l’addiction sur sa vie et celle de son conjoint. D’abord, parce qu’il n’est pas facile de comprendre les émotions ou les situations qui poussent Vincent à jouer de manière vraiment excessive.
Quels peuvent être chez lui les déclencheurs de cette addiction ? Tant que Vincent ne voudra pas reconnaître qu’avec le nombre d’heures qu’il passe sur son téléphone, il est devenu addict au même titre que ceux qui sont victimes d’une autre dépendance (jeux vidéo, compétitions en ligne de poker, échecs, scrabble, réseaux sociaux), shopping compulsif, pornographie, etc.). Je sais que c’est un sujet difficile à aborder. L’addiction se produit lorsque quelqu’un développe une dépendance physique ou psychologique non seulement à une substance mais encore à une activité, au point où elle devient difficile à contrôler, malgré les conséquences négatives sur la santé, le bien-être ou les responsabilités quotidiennes.
Les addictions peuvent avoir des effets dévastateurs sur la santé physique, mentale, sociale et économique d’une personne. Elles peuvent altérer le fonctionnement cérébral, perturber les relations avec la famille et les amis, entraîner des problèmes financiers et affecter la productivité au travail ou aux études. Il est essentiel de comprendre que l’addiction est une maladie complexe et que le comportement addictif est souvent lié à une combinaison de facteurs, notamment la génétique, l’environnement, les expériences de vie et les facteurs psychologiques.
Être compréhensif… et patient !
Souvent, croire que si votre partenaire ne répond pas à votre demande rapidement, c’est qu’il ou elle ne se soucie pas de vous ou ne vous aime plus. D’abord, il vous faudra savoir s’il ou elle vous a réellement aimé un jour pour ce que vous êtes et non pas pour ce qu’il (ou elle) voulait que vous soyez. Ma foi, vous dirais-je, ce sont là des aléas de la vie. Et cela arrive, par exemple, dans les cas de ghosting, dont je vous ai parlé (cf. https://www.decouverte-mag.com/amour-amour-reagir-et-redresser-la-barre/). Une patience raisonnable est donc une vertu à cultiver !
Jean-Luc, un de mes amis, me disait l’autre jour « Donner de la joie et du bonheur devrait être le but de nos actes, non ? ». Oui, Jean-Luc, mais il y a parfois des circonstances provoquant de telles pressions sur nos attentes qu’il faut aussi beaucoup de temps pour que l’on évolue dans cette joie.
Donc d’une patience réaliste et bienfaisante permettant aux partenaires de se sentir en sécurité et sereins quelle que soit la forme de leur couple est de mise. La patience permet de faire preuve de tolérance et de résilience face aux difficultés et aux défis de la vie. Elle aide à garder son calme dans des situations stressantes et à ne pas céder à l’impulsivité. Être patient peut aider à réduire le stress et l’anxiété. Plutôt que de se laisser submerger par l’urgence, la patience permet de gérer les situations stressantes de manière plus sereine.
Cependant la patience à elle seule ne suffit pas, il vous faut aussi pouvoir clairement exprimer ses besoins, mais ça, c’est encore une autre histoire à examiner l’une des prochaines fois.