Notre éditeur a décortiqué l’ouvrage de Claude Béata, intitulé La folie des chats et vous livre ses réflexions. L’auteur, vétérinaire très reconnu, nous fait découvrir les secrets des comportements de cette espèce féline, à telle enseigne que notre éditeur en fait une suite en plusieurs épisodes. Il mentionne certains passages de l’auteur avec son autorisation. Les photos, en revanche sont de notre rédaction, l’ouvrage en question n’en contient pas. La rédaction.
La vieillesse est-elle un produit de la civilisation ? La question de la vieillesse humaine est complexe et dépend de nombreux facteurs biologiques, sociaux, culturels et historiques. Il n’existe pas de réponse simple ni universelle à cette question, mais plutôt des perspectives différentes selon les contextes et les époques. Pour les animaux, il en va autrement. Dans leur milieu naturel – donc vivant en pleine nature – totalement à l’écart des humains, un chat vivra seulement entre trois et quatre ans. Cependant, avec le même programme génétique, ce chat vivra entre quinze et vingt ans chez nous, à condition toutefois qu’il soit bien traité.
Smoky a vécu heureux et en bonne santé jusqu’à 17 ans. Sa mère avait 22 ans lors de son décès. Tous deux vivaient auprès de notre éditeur.
C’est d’entrée ce que nous apprend Claude Béata, vétérinaire, spécialiste en médecine du comportement et psychiatre vétérinaire dans son passionnant ouvrage intitulé La folie des chats, paru aux éditions Odile Jacob. Ce génial auteur nous apprend à penser chat. Il nous apprend surtout à explorer largement l’univers de chat qui est évidemment totalement différent du nôtre. « N’oublions pas », nous dit Claude Béata, « que tout près, sous la surface de notre chat domestique, la possibilité du sauvage est toujours présente. Il importe de se le rappeler, mais surtout d’en comprendre les racines et les conséquences. Conséquences ?
Eh oui, nos chats ne sont pas des chiens en plus petits. Rien à voir avec leur existence.
Dans leur répertoire comportemental, ils sont différents des canidés. Dans son ouvrage, l’auteur nous donne cinq clés pour connaître mieux les chats en général, mais surtout de celui ou de ceux que vous côtoyez dans votre vie quotidienne. Et la première clé qu’il nous fournit, c’est de comprendre la double nature du chat, à la fois proie et prédateur.
Il nous dit que les chattes qui n’ont besoin de personne pour connaitre le dur labeur d’être à la fois une proie et un prédateur inculquent beaucoup de choses à leur chaton : comment recouvrir ses traces, comment se cacher en hauteur et aussi comment chasser. Quand elles en ont la possibilité, elles apportent une proie morte quand les chatons ont environ six à sept semaines et puis, trois semaines après, elles apportent une proie vivante. Connaissances des proies et apprentissage des techniques de chasse, le programme risque d’être chargé.
N’oublions pas non plus que chaque chat est unique. Je le sais bien, moi qui en ai deux. La mère (Oona) et le fils (Aladin le malin), voir notamment
Mais faire vivre les chats ensemble, voire avec d’autres créatures, n’est en fait jamais une partie jouée d’avance. Bon, les miens ne provenaient pas d’un refuge. Claude Béata nous enseigne que lorsqu’un chat est arrivé dans un refuge sans trouble, la vie en communauté trop importante peut toutefois en créer. Son psychisme pourrait en pâtir et il pourrait subir des traumatismes.
La base de l’équilibre du chat
Le contrôle du territoire, l’aménagement de différents champs est une exigence essentielle pour l’équilibre d’un chat. Or, cette tâche est souvent problématique, car cela veut dire partager un lieu de vie. L’harmonie de son habitat, sa possibilité de pouvoir l’organiser à sa guise en respectant quelques éléments fondamentaux, constitue la base de son équilibre.
Aladin le malin recherche les interactions et les apprécie grandement. Cela se passe en règle générale dans des lieux tout à fait particuliers, à des moments précis.
Mais on le retrouve aussi ailleurs, en hiver, par exemple, en plein passage, vautré pendant des heures sur le carrelage chaud. C’est le 5e champs de son environnement de vie dont Claude Béata souligne l’importance.
Notre époque est folle de chats
Les chats rassemblent les communautés. Les internautes partagent des photos et des vidéos de chats pour se connecter avec d’autres personnes qui partagent la même passion.
Les chats sont devenus un sujet de conversation incontournable sur les réseaux sociaux. Les chats sont donc des icônes ou des emblèmes de notre époque, car ils reflètent nos besoins et nos envies de douceur, de divertissement, de bien-être et de lien social. Est-ce parce que les humains souffrent de plus en plus de solitude ? Toujours est-il qu’en dépit que le chat soit devenu iconique, il est tout de même parfois incompris et surtout soumis à des conditions de vie qui ne sont hélas ! pas toujours optimales.
« Penser chat » comme le suggère Claude Béata demande que nous prenions du temps. Consacrer aussi du temps à la réflexion. Pour moi, cette expression ne désigne pas seulement la façon de penser et d’agir des chats, mais surtout la capacité de comprendre le comportement de votre chat et de ses besoins. Comme je vous l’ai dit, j’en ai deux qui sont totalement différents. C’est donc pour moi une heureuse source d’inspiration pour apprendre encore à mieux vivre en s’inspirant de leur philosophie si je puis dire féline. Ce que Claude Béata n’exprime pas dans son livre très richement documenté, c’est que le chat est un animal indépendant. Qui sait ce qu’il veut et qui n’hésite pas à l’exprimer.
Un de mes amis, justement l’éleveur du Turc du Lac de Van, m’a dit un jour : « Tu sais, avec un chat, ton attitude est très importante. Tu dois le défendre, le protéger, le rassurer, car la soudure du clan en dépend. Mais ne pense pas à sa place, sois juste son allié, son ami. Inutile d’agir à sa place, il n’en fera qu’à sa tête… Sois là pour lui… c’est tout ! »
Alors, pour moi, c’est gentiment un paradoxe. Cela dit, je n’ai toujours pas compris le message d’Aladin le malin lorsqu’il me fait des croche-patte et réussit à me griffer la cheville, alors que je lui ai accordé beaucoup d’attention et qu’il n’a cessé de manger. Jamais il n’a été bousculé… bizarre quand même ! Un chat ne se soucie pas du regard des autres et il assume pleinement sa personnalité. Le chat est un animal qui aime son confort, qui sait comment faire baisser son stress et qui se fait plaisir. Il ronronne, se toilette, dort, joue, mange, selon ses besoins et ses envies. Il peut nous apprendre à prendre soin de nous et à profiter des petits bonheurs de la vie. Je fais de même et c’est sans nul doute qui fait dire à ma parentèle que je suis un chat de luxe. Le chat respecte ses rythmes. Il connaît ses limites et il évite les situations qui le mettent en danger. Il peut nous apprendre à être plus flexibles et à trouver notre équilibre. CQFD : je suis donc bien clairement « chat !».
Je prétendais en savoir beaucoup sur cette espèce. Eh bien, figurez-vous que j’ai appris une foule de choses. Le titre que Claude Béata a donné à son excellent ouvrage est peut-être un tantinet déroutant, parce que l’on suppose qu’il ne s’agira que de la folie du chat. Bien sûr, il en parle à l’avant-dernier chapitre de son livre et qu’il a intitulé « Vol au-dessus d’un nid de chats fous, mais heureusement, il nous livre tant et tant d’autres informations que l’on peut en faire son livre de chevet avec joie. A lire et certainement à relire et à relire !
à suivre