Découverte-mag n°14

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Drôle d’oiseau

Pourquoi le casoar a-t-il un casque ?

Il y a quelque temps, je vous ai présenté un bien piètre aviateur.
Aujourd’hui, je vous présente un autre
drôle d’oiseau, proche cousin de l’autruche et de l’émeu. Il est tout à fait incapable de voler. J’ai nommé le casoar. Son nom latin est Casuarius casuariarius. Il y a bien des années, je l’ai vu à une distance respectable à l’occasion d’un demi-tour du monde à l’est de l’Indonésie. Sur l’île de Céram, au parc national de Manusela, notamment, sis dans l’archipel des Moluques. Alors qu’on le voit plus souvent au Queensland (Australie), le casoar à casque y est assez difficilement observable, en Indonésie.

Il y a longtemps qu’on le connaît

Casoar
© Tourism & Events Queensland

En 1735, dans son ouvrage consacré à la Nature, le célèbre naturaliste suédois Carl von Linné écrivait en page 259 : L’autruche et le casoar sont les seuls oiseaux exemptés à cette loi (NdA celle qui veut que les oiseaux déposent leurs œufs et les couvent) : ils déposent leurs œufs dans le sable où l’ardeur du soleil les fait éclore. Après l’autruche, c’est le plus gros oiseau et, contrairement aux règles usuelles du règne animal, les femelles casoars sont bien plus imposantes que les mâles. On en connaît trois espèces, dont deux vivent exclusivement en Nouvelle Guinée. La troisième, c’est le casoar commun à casque ou casoar australien, qui se rencontre essentiellement dans le Queensland, au Nord-est de l’Australie. Celui de l’île de Céram et l’australien sont apparemment de la même famille.

En région tropicale du Queensland, et particulièrement sur les routes sinueuses que vous fréquenterez, soyez vigilant(e). Ce n’est pas pour rien que ce panneau d’avertissement est là pour vous éviter de renverser un casoar ou même simplement d’en rencontrer un. Il est vrai qu’à votre approche, la plupart d’entre eux se cachent rapidement dans les broussailles de la forêt tropicale, mais avec ce drôle d’oiseau, on ne peut jamais être sûr de ses réactions. En tout cas, remontez vite toutes les fenêtres de votre véhicule.

Oeufs du casoar
© Tourism & Events Queensland

Linné se serait-il trompé ?

Zoologues et éthologues nous disent que la femelle pond entre 3 et 6 œufs de couleur vert sombre qu’elle dépose dans un trou qu’elle creuse dans le sol.

Un papa-poule bien complaisant

Cette espèce est monogame et plutôt solitaire hors de la période de reproduction.
Les couples se constituent avant le mois d’août. Songez cependant que les saisons sont opposées à celles de notre hémisphère nord. En plus, vu l’immensité de ce continent, le climat varie énormément d’une région à l’autre. Je puis vous dire que la forêt tropicale de Daintree qui nous intéresse connaît une saison humide (novembre à avril) et une saison sèche (mai à octobre). Le couple tapisse le nid de plantes et dès qu’il est prêt, la femelle met littéralement les bouts. Ici, c’est le papa-poule qui va se taper (vous voudrez bien me passer l’usage de ce verbe) tout le boulot. Il assumera à lui tout seul la couvaison. Remarquez que j’interprète -en mâle que je suis- et que je ne sais pas s’il y prend plaisir ou non. Lui seul pourrait nous le dire, s’il pouvait communiquer avec le genre humain. Cela dit, la Mère Nature lui a dicté une tâche qui va lui prendre au moins 5 mois. D’abord, il va couver les œufs pendant un bon mois ou presque. À peine éclos, les poussins se recouvrent d’un plumage rayé brun et quittent le nid aussitôt après leur éclosion. Ils sont capables de se déplacer pratiquement comme un adulte dès leur naissance. Le papa veillera alors sur leur éducation pendant quelque 4 mois.

Panneau routier indiquant une traversée de casoars
© Tourism & Events Queensland

Pourquoi ce nom bizarre?

Dans une thèse de doctorat, soutenue en l’an 2001 et intitulée Le jardin du casoar, la forêt des Kasua: influences des relations au milieu forestier tropical sur la constitution de l’identité et des savoir et savoir-faire écologiques, Florence Brunois nous l’apprend. On peut y lire : Appelé kasuari en Indonésien et kudari en langue d’Aru, le casoar à casque est un oiseau très discret et rarement observé. Il tire son nom du magnifique casque qui orne sa tête. Pouvant atteindre 100kg et mesurer 1m50, il possède des griffes acérées et peut s’avérer dangereux s’il est acculé.

Mais pourquoi cet oiseau porte-t-il un casque?

À suivre.

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