Comme toujours, notre ami Raphaël Colicci est un puits de science agricole. Alors que la saison des abricots bat son plein nous lui avons demandé non seulement de publier la page 73 de son magnifique ouvrage « Santé et sagesse de la terre… les fruits oubliés (cf. https://www.decouverte-mag.com/lu-pour-vous-raphael-colicci/) et magnifiquement illustré par Annie Cassez, mais de nous donner d’autres informations utiles encore.
L’abricotier appartient à la famille des Rosacées. Il poussait déjà à l’état sauvage en Chine du Nord il y a 5 000 ans, et il s’est parfaitement adapté au climat du bassin méditerranéen. Cultivé depuis 2 000 ans, il s’est répandu à travers le Moyen, puis le Proche-Orient. Arbre rustique à fruits précoces, il apprécie les sols calcaires, presque secs et caillouteux, et il aime le soleil.
Les valeurs nutritionnelles
L’abricot est connu pour sa richesse en fibres alimentaires (pectines), en provitamines A, en vitamines A, C, K, E, ainsi qu’en caroténoides (bêtacarotène, phytofluène et phytoène), qui lui donnent sa couleur orangée. Ses flavonoïdes comme le cachédol et le quercétol ralentissent le vieillissement cellulaire. C’est une bonne source de potassium, phosphore, magnésium, fer, et cuivre.
Les vertus médicinales
En médecine chinoise, l’abricot sec est conseillé pour traiter l’anémie et l’asthme. Les sensations de gorge sèche ou de soif sont soulagées avec les feuilles. Consommé régulièrement, l’abricot est bénéfique pour la vue et améliore le transit intestinal.
L’amande – contenue dans le noyau – contient de l’amygdaline, une substance qui libère du cyanure lors de l’ingestion. En manger plusieurs dizaines fait courir un risque mortel. L’amygdaline, appelée B17, est expérimentée dans des traitements anticancer aux USA. La prise par voie orale semble dangereuse, le passage de l’amygdaline dans l’estomac soumettant celle-ci aux enzymes et provoquant la libération du cyanure. Des résultats sont prometteurs par injection intraveineuse.
Usages
En cosmétique, l’abricot est l’élixir de bonne mine. Son huile de noyau, riche en vitamines E, A, oméga 6 et oméga 9, améliore l’élasticité de la peau et repulpe l’épiderme. Le noyau finement broyé constitue un produit de gommage pour nettoyer et raviver l’épiderme.
L’abricot est utilisé en pâtisserie, séché, en nectar, en sorbet, confiture, en sirop, confit.
Le choix variétal augmente chaque année, souvent au service de la productivité.
Intéressé par l’amandon de l’abricot, j’ai obtenu des variétés du Ladakh, d’Afghanistan, du Tibet dont la variété Manchourica. Ces peuples himalayens consomment beaucoup d’abricots et beaucoup d’amandons. Pour nous c’est très toxique ; pour ces peuples cette nourriture leur réussit. Quel est le mystère ?
Mes coups de cœur :
Orangered, Bulida (pour le sud), qui sont deux variétés précoces nous donnant les premiers fruits de l’été, muscat Royal (1808), Bergeron (1920), Rouge du Roussillon (1830), Moniqui (pour le sud), ainsi que les trois variétés tardives Paviot (1880), Pêche de Nancy (1755, pour le nord), Luizet, Poizat.
L’abricotier est scientifiquement nommé Prunus armeniaca, ce qui signifie “prune d’Arménie”, mais il est important de noter que cela ne reflète pas nécessairement son origine géographique. L’abricotier fut introduit en Occident par Alexandre le Grand qui emprunta la célèbre Route de la Soie. Par la suite, les Arabes le propagèrent dans tout le bassin méditerranéen, notamment dans le sud de l’Espagne. Le climat, particulièrement favorable, permit à l’abricotier de s’implanter durablement.
Un accueil d’abord mitigé en Europe
Ce fruit aujourd’hui ô combien apprécié des consommateurs rencontra pourtant quelques difficultés à s’implanter sur le territoire français. Importé d’Italie au milieu du XVe siècle, l’abricotier fit son entrée dans le potager de Versailles grâce à La Quintinie (1626-1688). D’abord avocat, il découvra sa passion pour l’horticulture lors d’un voyage en Italie. A la demande de Louix XIV, il créa le potager du roi, à Versailles. En 1670, il fut nommé directeur des jardins fruitiers et potagers de toutes les demeures royales. La Quintinie doit sa célébrité à ses techniques novatrices (de l’époque) de taille et de greffe des arbres fruitiers, ainsi qu’à sa capacité à produire des récoltes hors saison.
Ce n’est que 300 ans plus tard que la culture de l’abricot se développa. Dans son Traité des arbres fruitiers, Duhamel du Monceau dénombre ainsi treize espèces d’abricots. Aujourd’hui il y a bien d’avantage de variétés (voir ci-dessous).
Comment ça pousse ?
L’abricotier est multiplié par greffage sur des abricotiers, des pruniers, des amandiers et des pêchers, adaptés au terroir et aux conditions climatiques locales. Mieux vaut le planter à l’automne ou au printemps, quoi qu’il en soit en dehors des périodes de froid.
Il fleurit au printemps et se couvre alors de fleurs blanches légèrement teintées de rose.
Suivant les variétés, il est auto fertile ou autostérile. Aux variétés autostériles seront associées dans le verger des variétés pollinisatrices. La taille peut aussi favoriser la fructification. Les branches les plus fragiles sont alors coupées pour dégager celles qui se tournent vers l’extérieur, plus susceptibles de donner de beaux fruits.
- Le verger français d’abricotiers couvre quelque 14 000 hectares, couvert pour moitié par la région Rhône-Alpes (espèces tardives).
- L’abricot est un produit fragile. La production peut varier d’une année sur l’autre, dépendant fortement des aléas climatiques (gel, grêle, etc.).
- La récolte des fruits a lieu de la mi-mai à la mi-août.
Et en Suisse ?
La culture des abricots en Valais, remonte à 1812, lorsque les premiers abricotiers ont été signalés sur le coteau de Sion-Nendaz. Cette tradition valaisanne s’est développée grâce à Joseph Sablier, qui a importé des variétés cultivées dans la région de Lyon, notamment le Luizet (j’en parle dans mon coup de cœur, voir plus haut) vers 1875.
Le Valais est particulièrement propice à la culture des abricots pour plusieurs raisons. Le Valais dispose d’un climat doux. Un coteau sur la rive gauche exposé au nord qui retarde la floraison et prévient un gel précoce. Le Valais est une région helvétique peu touchée par la grêle. Le Valais est très ensoleillé et plutôt sec, ce qui est idéal pour la culture des abricots. Le Valais dispose d’une irrigation ancestrale. Les abriculteurs – c’est ainsi que l’on désigne les agriculteurs spécialisés dans la culture des abricots irriguent les coteaux grâce aux bisses amenant l’eau des glaciers. Ces conditions uniques font que le Valais cultive 96% des surfaces d’abricots suisses. La zone de production s’étale sur les coteaux de la rive gauche jusqu’à plus de 1000m et dans la plaine du Rhône. La culture des abricots est donc un élément clé de l’agriculture valaisanne, tant pour l’économie locale que pour la préservation d’un patrimoine agricole et culturel précieux.
Quelles sont les variétés d’abricots cultivées en Valais ?
En Valais, une grande diversité de variétés d’abricots est cultivée, ce qui permet de prolonger la période de récolte de mi-juin à septembre. Voici quelques-unes des variétés cultivées dans cette région :
- Précoces :
- Orangered : séduit par sa couleur rouge vive et sa chair juteuse1.
- Vick Royal.
- Flame Royal.
- Robada.
- Pink Cot.
- Mi-précoces :
- Goldrich/Jumbo Cot : connue pour sa grande taille et sa facilité de conservation.
- Sweet Cot.
- Rival.
- Mi-tardives :
- Tardives :
- Luizet : très doux et savoureux, répond bien aux exigences du marché suisse.
- Bergeron.
- Tardif de Tain.
- Fantasme.
Il existait encore d’anciennes variétés, mais elles ne sont plus du tout cultivées.
Ces variétés contribuent à la renommée des abricots valaisans, qui sont cultivés sur un peu plus de 700 hectares sur les pittoresques coteaux de la rive gauche du Rhône ainsi que dans la vallée du Rhône elle-même.
Avec une production moyenne de 8000 tonnes par an, et jusqu’à 10000 tonnes dans les années particulièrement bonnes, les abricots valaisans représentent environ 97% des abricots suisses, ce qui correspond à environ la moitié de la consommation totale de la Suisse.
Le changement climatique pose-t-il de problèmes aux abricots ?
Oui, il en pose plusieurs. Il y a d’abord dans diverses régions où les abricots sont cultivés, la douceur hivernale. En effet, les hivers plus doux perturbent le cycle de repos des arbres fruitiers. Les abricotiers, notamment, peuvent commencer à bourgeonner trop tôt. Cela les rendra infiniment vulnérables aux gels tardifs au printemps.
Et puis, il y la sécheresse et la chaleur. Les périodes de sécheresse et les vagues de chaleur risquent d’affecter la croissance et la qualité des fruits. Les abricotiers nécessitent une certaine quantité d’eau pour produire des fruits de bonne qualité.
Enfin, il y a les maladies et les ravageurs. Les températures plus élevées favorisent la prolifération de certaines maladies et ravageurs qui peuvent attaquer les arbres fruitiers. La fatigue végétale due à des périodes de repos écourtées rend également les arbres plus vulnérables.
D’après moi, en raison de ces changements climatiques, certaines régions traditionnellement productrices d’abricots, tel le sud de la France, pourraient constater une diminution plus ou moins sérieuse de leur production. Les cultures pourraient devoir se déplacer vers des régions plus au nord.
Ces défis nécessitent des adaptations dans les pratiques agricoles pour assurer la pérennité de la production d’abricots.
à suivre
Mais en attendant le prochain épisode… Pour ceux et celles qui souhaitent s’amuser dans un cadre de saison, nous avons récemment fait une belle découverte au cœur du Valais, chez un producteur local, et nous avons le plaisir de vous la partager !
Par la Rédaction
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