Le conte philosophique d’Aladin (cf. https://www.decouverte-mag.com/le-petit-felin-savant/) a énormément plu à nos nombreux et fidèles lecteurs. Avant qu’Aladin le malin nous écrive un nouveau conte, le voilà qui nous raconte à sa manière amusante comment les chats sont entrés dans les œuvres d’art. La rédaction
N’allez pas croire que si je dis « moi » dans le titre de mon article, c’est que j’aie un égo démesuré. Je dis « moi », parce que je suis un chat et que j’aimerais vous parler de mes congénères dans les œuvres d’art. C’est tout. Aussi est-ce tout naturel que mon humain demande à certains artistes de me peindre ou de faire des montages. Sur la première œuvre, si l’on peut dire, me voilà sur un bateau. Pourquoi un bateau ? Dame, parce qu’il aime les lacs et évidemment tout genre de bateau. Et là, j’ai juste fini de ramer. Je me repose.
Mon humain adore les chats c’est connu. Un jour revenant de la capitale autrichienne, alors qu’il était allé faire un tour au musée d’histoire de l’art, il a rapporté cette image du tableau intitulé Barbierstube mit Affen und Katzen1
Regardez au premier plan mon congénère. N’a-t-il pas l’air vaniteux ? Ne se regarde-t-il pas avec admiration ? Comme Jean de la Fontaine dans ses fables, le peintre flamand Abraham Teniers (1629-1670) dénonce de manière indirecte la vanité et le culte de l’apparence chez les êtres humains.
Maintenant regardez le tableau sur lequel je figure avec les triplées. J’avais encore les yeux bleus.
Jeune chaton, je suis né – comme tous les autres – avec des yeux bleus en raison de l’absence de mélanine dans mes iris. Mes yeux étaient alors un indicateur de ma croissance et de mon développement. Au fur et à mesure que je grandissais, la mélanine a commencé à se déposer dans l’iris, entraînant un changement de couleur qui, chez moi, a alors viré au brun. Chez moi, allez savoir pourquoi, ce phénomène s’est produit très tardivement.2 Mes humains pensaient que j’allais garder ces beaux yeux bleus. Ben non, mais voilà une fois de plus qu’il convient de constater que nous les chats, sommes aussi, comme vous, uniques.
Ce qui est étrange dans ce tableau que tout le monde trouve d’ailleurs « joli », ce sont les yeux bleus de Lysandra, de Maëlys et de Théa. Voilà bien trois rares prénoms, n’est-ce pas ? Le dynamisme est sans doute l’une des qualités de Lysandra (la première à gauche sur ce tableau). Les Lysandra font souvent preuve de cœur. On dit enfin très souvent que la ténacité est l’une des qualités les plus extraordinaires chez les personnes prénommées Lysandra. Maëlys est aussi un prénom charmant. La teinte qui reflète le mieux la personnalité de Maelys est le blanc. Source de lumière, cette couleur représente le calme et la sensation de fraîcheur. En outre, elle symbolise parfaitement la simplicité de Maelys. Regardez bien le tableau, elle – au milieu – est la seule à porter du blanc, alors que ses deux sœurs ont préféré le bleu. Quant à Théa, elle aussi, a un prénom de déesse. Que sont-elles devenues ? Je n’en sais bigrement rien. Il est évident que ces trois-là, il y a cent ans, se seraient peut-être prénommées Elise, Clara et Sophie.
Nous, les chats, des oiseaux de malheurs ou de bonheur ?
L’UMA est un musée en réalité virtuelle qui a été créé en 2017 (cf. https://cultunum.com/2018/07/12/luma-met-les-chats-a-lhonneur-avec-sa-nouvelle-exposition-virtuelle-les-chats-dans-lhistoire-de-lart/
Il retrace l’histoire chaotique des chats dans le monde. Il nous faudra attendre la fin du XIXe siècle pour que nous figurions plus régulièrement dans des œuvres d’art, comme dans celles de Renoir qui se plaît à représenter des chats. Mais là encore, il y a tellement de sujets possibles autour du chat, qu’il faudrait écrire des bouquins entiers.
Sait-on par exemple que notre peintre national, Albert Anker, surtout connu pour ses scènes paysannes et ses portraits d’enfants, a également fait figurer des chats dans ses œuvres ?
Albert Anker, la fillette et son chat
Albert Anker, La fille aux deux chats
Alain, mon humain, est allé à l’exposition d’Albert Anker à la Fondation Gianada, à Martigny. Regardez : https://www.rts.ch/play/tv/12h45/video/fondation-pierre-gianadda-a-martigny-albert-anker-a-lhonneur?urn=urn:rts:video:566447
Nous fascinons encore et toujours de nombreux artistes qui, grâce aux nouvelles technologies, font des représentations éclectiques de nous autres. Vous les humains connaissez La Joconde de Léonard de Vinci. Regardez ce que Susan Herbert en a fait en 2016.
Je ne suis évidemment pas aussi connu que Mona Lisa. Mais bien que je vous aie confié que je devenais de plus en plus humble, je suis quand même content d’avoir mon portrait réalisé par Dora, la belle brune. Il paraît que c’est vraiment ainsi que je suis.
Moi, fou-fou que je suis, me serai plutôt vu ainsi :
C’est mon exubérance juvénile qui ressort, même si j’ai 10 ans cette année, n’est-ce pas ?
à suivre
1 Salon de coiffure avec des singes et des chats.
2 Note de l’éditeur : il se produit généralement entre la la troisième et la huitième semaine