Par Aladin le Malin
Il y a trois ans, j’ai soufflé à mon humain ce qu’il fallait dire sur nos pattes de velours et vous y trouverez d’ailleurs une vidéo instructive sur nos griffes.
Suis-je un chat âgé maintenant avec mes 9 ans sur mon pelage ? D’aucuns considèrent que nous sommes seniors à partir de 10 ans. Taratata… moi je compte vivre au moins jusqu’à vingt ans !
Mes premiers signes de vieillissement ne sont pas encore apparus, mon splendide pelage ne grisonne pas. Mon intense activité dehors n’a pas diminué et le soir, j’accompagne volontiers mon pote Oxo pour une dernière promenade nocturne. D’ailleurs, je fais parfois le fou. Pour n’importe quelle raison je cours à une vitesse de tous les diables. Je prétends faire des sprints à 40 km, ce qui fit rigoler mon humain. Mais non Aladin, tu faisais tout au plus du 10 ! me dit-il, alors que je me prenais à cet instant-là pour un tigre ! Et je pensais ensuite que je marchais majestueusement comme lui. Eh bien non. Le tigre et moi bien que félidés tous les deux ne marchons pas de la même manière. Moi, je suis du Félis, tandis que lui, est un Panthera. Pas besoin d’être bien malins pour savoir que nous avons évolué différemment. Le tigre lui aussi tout comme moi peut bondir sur ses proies grâce à ses pattes arrière musclées et à sa queue qui lui sert de balancier. Arrêtons la comparaison, car vous n’aurez certainement pas de tigre à la maison.
Nos pattes de chats
Vous savez bien que notre anatomie varie en fonction de notre race. Moi, je ne suis qu’un chat de gouttière après tout et je sais que mes congénères peuvent avoir des pattes très courtes, tandis que d’autres semblent perchés sur des pattes très longues et plus fines. Il y a des chats qui ont de très longues jambes. Parmi eux figurent l’Abyssin, le Bobtail japonais, le Burmese et le Turc du Lac de Van.
Mais, en fait, seule la longueur des pattes varie : leur anatomie reste totalement identique, quelle que soit la race. Moi, je marche sur mes doigts. Vous m’appelez animal digitigrade et vous, comme l’ours, vous marchez sur la plante des pieds ce qui fait de vous des animaux plantigrades.
Je possède cinq doigts aux pattes antérieures (avant) et quatre aux pattes postérieures (arrière). Comme chez tous les félins, il existe des différences d’anatomie entre les pattes avant et arrière.
Les pattes avant, souples et habiles, me permettent d’attraper des objets.
Les pattes arrière, plus longues, sont très musclées. C’est grâce à elles que je cours courir vite et me propulse. Comme chez vous, chacune de mes pattes comporte trois articulations majeures.
Nos coussinets
Nos pattes sont équipées de coussinets. C’est un élément très important de notre anatomie. Il s’agit de ces petites boules situées sous la patte. On en trouve un sous chaque doigt et un central, plus volumineux, en forme de trèfle. Nos pattes avant comportent un coussinet supplémentaire, situé un peu plus haut sur la patte. Les coussinets sont dépourvus de poils. Ils peuvent être de différentes couleurs en fonction de notre pelage.
Nos coussinets sont constitués de tissu adipeux et sont recouverts d’une peau rugueuse. Eléments très élastiques, ils nous permettent d’amortir les chocs, et protègent, ainsi, nos petits os fragiles de l’extrémité de notre patte. Le coussinet central nous aide également à freiner lors d’une course, à nous réceptionner après un saut, et à ne pas déraper sur un terrain glissant.
Chaque coussinet est pourvu de capteurs tactiles extrêmement sensibles. Grâce à mes coussinets, je me déplace sans aucun bruit et surprends mes proies plus facilement quand il m’en vient une, évidemment. Mes coussinets ont d’ailleurs des capacités encore plus incroyables.
©Andrey Metelev
Chacun d’entre eux est bourré de capteurs très sensibles qui me permettent de détecter les micro-vibrations du sol. Entre mes coussinets se trouvent des glandes dites sudorales qui peuvent laisser échapper un liquide odorant. Je me sers de ce liquide chargé en phéromones pour marquer mon territoire en laissant mon odeur sur les surfaces que je griffe. Chaque coussinet est également équipé de glandes sudoripares. Comment avez-vous supporté la canicule de ces dernières semaines ? Moi, mes glandes sudoripares m’ont permis de transpirer et m’ont aidé à réguler ma température corporelle. Tout ça, c’est bien joli, mais savez-vous comment entretenir nos pattes fragiles ?
Examinez régulièrement la patte de votre petit félin
Le dessous de mes pattes est particulièrement exposé.
Autrement dit, je puis attraper toutes sortes de blessures et d’irritations, puisque moi, je sors. Si votre chéri reste dedans, il sera naturellement moins exposé à ces dangers. Pensez cependant que votre chat pourrait mettre les pattes dans un produit de nettoyage, il est important d’agir rapidement pour minimiser les risques pour sa santé. Retirez immédiatement votre chat du produit de nettoyage et éloignez-le de la zone. Si ses pattes sont mouillées avec le produit de nettoyage, rincez-les immédiatement à l’eau tiède pour éliminer le produit autant que possible. Essuyez ses pattes avec une serviette propre et sèche. Il est important de prendre des précautions pour éviter que votre chat n’entre en contact avec des produits de nettoyage dangereux. Chez nous en tout cas, depuis avant ma naissance il n’y a pas d’eau de Javel, car ce mode de nettoyage à l’eau de javel ne nous convient pas du tout. Tout d’abord, l’eau de javel a une odeur très forte qui peut irriter nos voies respiratoires.
Un effet paradoxal
Sur nous, l’eau de javel a un effet paradoxal : au lieu de nous repousser, elle nous attire car son pH est proche de celui notre urine. Ainsi, nous pouvons confondre l’odeur de l’eau de javel avec celle d’un autre chat qui aurait marqué son territoire. Et alors ? Ben c’est que nous allons tenter de recouvrir cette odeur avec notre propre urine, ce qui va salir à nouveau les endroits que vous venez justement de nettoyer. Un cercle infernal, hein ? Soyez gentils, vous les humains pensez à nous lorsque vous démarrer vos nettoyages. Il y a bien d’autres produits mieux adaptés à nous comme le savon naturel ou le savon noir notamment.
Assurez-vous de ranger les produits de nettoyage hors de portée de votre chat et lavez soigneusement les surfaces après les avoir nettoyées pour éliminer tout résidu potentiellement dangereux. Prenez donc l’habitude d’examiner régulièrement nos pattes, en observant bien chaque coussinet. N’oubliez pas les espaces entre les doigts. Si vous détectez une blessure, il convient de la nettoyer et de la désinfecter. Si la blessure ou l’irritation vous semble importante, n’hésitez pas à prendre rendez-vous chez votre vétérinaire.
Attention, moi en tout cas, je déteste qu’on touche mes pattes. Mes humains ne m’ont hélas pas éduqué depuis ma tendre enfance à ce geste régulier pour que je m’y habitue. Alors courage, il faudra habituer progressivement le vôtre. Il y a évidemment encore beaucoup d’autres choses à dire à propos de nos pattes.
Mais ça ce sera pour une prochaine fois. Et peut-être que vous comprendrez ma nouvelle devise : Un pour tous, tous pour moi ! Miaou 😽