« La Belle Ferronnière » est un portrait peint par Léonard de Vinci vers 1490, représentant une femme noble portant une coiffe (qui s’appelait autrefois ferronnière) sur le front. Le nom de la femme représentée n’est pas certain. Certains spécialistes ès arts pensent que c’était Lucrezia Crivelli, une fameuse maîtresse de Ludovic Sforza, le duc de Milan.
A l’époque Léonard de Vinci travaillait pour lui. Peu de choses sont connues sur la vie de Lucrezia Crivelli en dehors de sa relation avec Ludovic Sforza. Elle était apparemment très belle et intelligente. Sa relation avec le duc a duré plusieurs années. Certains historiens pensent qu’elle était également impliquée dans la politique de la cour de Milan, bien que cela ne soit pas clairement établi. Bien que son identité ne soit pas certaine à 100 %, la ressemblance avec les autres portraits de Crivelli est frappante. Lucrezia Crivelli a joué un rôle important dans la vie de Ludovic Sforza. Son portrait par Léonard de Vinci – si c’est bien lui l’auteur – est devenu une icône de la Renaissance.
Capter la beauté d’une femme
Ce tableau est un exemple de la capacité de Léonard de Vinci à capter la beauté et la grâce des personnes qu’il peignait. Il en va de même de son talent pour créer des compositions équilibrées et harmonieuses. Aujourd’hui, Lucrezia Crivelli est surtout l’incarnation de la beauté immortalisée par Léonard de Vinci et de sa liaison avec l’un des plus puissants souverains de l’Italie du Nord de l’époque. Le tableau est remarquable pour la douceur et la grâce de la figure représentée, ainsi que pour la maîtrise technique de Léonard de Vinci. La Belle Ferronnière est représentée avec un regard doux et mystérieux, des lèvres légèrement souriantes et une robe richement décorée.
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La composition du tableau est également intéressante, avec de visage de cette belle placée exprès sur un fond sombre et sans le moindre décor. C’est cela qui met en valeur sa beauté et sa sophistication. Bien que moins connu que d’autres portraits célèbres de Léonard de Vinci, telle « Mona Lisa », « La Belle Ferronnière » est considérée comme étant l’une de ses œuvres les plus réussies. Ce tableau est exposé au musée du Louvre, à Paris.
La grande question : Léonard de Vinci a-t-il vraiment peint la ‘Belle Ferronnière’ ?
La jeune écrivaine française Léa Simone Allegria s’interroge beaucoup à propos de cette œuvre et surtout au sujet du regard de la Belle Ferronière qui lui semble être aussi énigmatique que le sourire de Mona Lisa. « Postée de trois quarts sur un fond sombre à la flamande, le visage légèrement incliné, elle nous observe », nous dit-elle et de rajouter « ses yeux rencontrent les nôtres – ou presque. Elle nous échappe. Elle est à la fois sage et impatiente, comme si poser pour le peintre était une obligation, un arrêt dans sa course. Pourtant, elle se prend au jeu : elle est intriguée ».
Les experts pensent que Léonard, décédé en 1519 au Clos Lucé, n’aurait semble-t-il jamais pu rencontrer la mythique Ferronnière. D’ailleurs avant le XIXe siècle, il n’a jamais été question de Ferronnière. On appelait ce tableau Portrait d’une Dame de Mantoue.
Vincent Delieuvin, conservateur en chef chargé de la peinture italienne du XVIe siècle au musée du Louvre reconnaît qu’aujourd’hui encore, « on ne sait pas qui est cette Milanaise proche de la cour de Milan dans les années 1480-1490 (sic) ».
A la question « Léonard de Vinci a-t-il pu connaître la Belle Ferronière au vu des dates de son existence ? », d’autres spécialistes plutôt des historiens de l’art pensent qu’il pourrait l’avoir connu même si de nos jours, cette noble dame identifié comme étant Lucrezia Crivelli est encore sujet à débats. On sait que Léonard de Vinci a vécu à Milan pendant un certain temps à la fin du 15e siècle et au début du 16e siècle, à peu près à la même époque que la Belle Ferronnière a été peinte. Il était également proche de Ludovic Sforza, le duc de Milan et mécène de l’artiste, qui était également le supposé amant de Lucrezia Crivelli. Il est donc tout à fait plausible que Léonard ait rencontré la Belle Ferronnière (qui aurait pu être Lucrezia Crivelli), mais cela reste une question ouverte et controversée parmi les historiens de l’art. Il est également possible que le portrait ait été commandé à un autre peintre que Léonard de Vinci, bien que la qualité exceptionnelle de l’œuvre et la présence de nombreux éléments caractéristiques de son style laissent penser que c’est lui qui l’a peint.
