Nathalie Gineste est l’une de nos spécialistes en matière de Beaux-Arts. Titulaire d’un master en arts plastiques avec mention, son mémoire s’intitule Fragments : une fiction plastique pour redonner une mémoire familiale paysanne. Elle prépare actuellement un ouvrage sur les peintres méridionaux.
Aujourd’hui, nous avons le plaisir de vous présenter le premier épisode de J’ai envie de peindre de l’humain. Que diable ! Durant ce délicieux été, c’est donc la vie de Léon Laurent Galand que notre auteure inspirée vous croquera ici en quelque 4 épisodes et dont nous aurons la joie de vous présenter.
Premier épisode
A l’instar de Ludo Chauviac, peintre montpelliérain (début 20ème siècle), Léon Galand (1872-1960) est un artiste peintre qui a appris et pratiqué son art à Montpellier ainsi qu’à Paris. Ses œuvres n’ont cessé de susciter de l’intérêt ! Léon Galand est le fils et l’élève de Pierre Napoléon Galand! Je vous laisse entre les mains de Léon qui va retracer un instantané de sa vie, spécialement pour vous:
Un matin du 19 avril 1872, François Xavier Victor Galand déboule dans les rues de Montpellier.
– Tiens ! C’est notre commis. S’exclame un passant tout surpris.
Il arrive haletant devant l’Officier d’état civil pour déclarer la naissance de son fils Léon Laurent. Eh oui ! Les familles Galand et Polanc ont concrétisé leur union par cet heureux événement. Pourtant, rien ne prédestinait cette union. En effet, les deux familles ne s’appréciaient guère.
Le soleil méditerranéen
Mon caractère vif et curieux s’affirme avec l’âge. Je touche à tout et adore dessiner. Mes yeux sont habitués à voir les choses de la vie sous les vibrations ardentes des rayons du soleil méditerranéen. Je peins des portraits et des paysages avec une certaine aisance et confiance dans le choix des couleurs.
Le bleu outremer et d’alizarine cramoisie sont mes tubes à l’huile de prédilection. Parfois, je donne une touche d’éclat grâce au jaune de Naples.
Consacré par la Société Artistique de l’Hérault
1896 est une année prospère pour moi. La Société Artistique de l’Hérault m’ouvre les bras et expose 3 tableaux : «La douleur d’Orphée», «La mendiante», et le «Portrait de M. G…». Mais, quelle joie ! Montpellier, ma ville natale, me rend honneur l’année suivante. Le tableau de classement des Beaux-Arts de la ville me place n°76 pour mon œuvre «La douleur d’Orphée» tandis que mon amie Melle Dyonnet qui deviendra ma femme est classée n°70 pour son œuvre «Jeune Vénitienne».
Ah ! Mlle Dyonnet avec ses divines courbes fait chavirer mon cœur et mon âme.
Je vendrai bien mon âme au diable. Et, je l’ai fait…
Que de doux souvenir en sa compagnie ! Son parfum à la violette est inoubliable et ses cheveux en chignon montrent une nuque exquise et sensuelle sur laquelle j’adore déposer de voluptueux baisers. Mais ne nous perdons pas en confusion…
À suivre…
