Prendre des décisions, c’est notre quotidien, depuis toujours! On en prendrait même 400 par jour en moyenne! Ça commence dès le matin: à quelle heure se lever? Le choix de ses vêtements, du petit déjeuner: équilibré pour rester en santé ou ne pas de déjeuner pour ne pas être en retard? Ensuite, les décisions s’enchaînent toute la journée, avec des enjeux bien différents évidemment selon les situations: décisions professionnelles, familiales, médicales, la liste est longue. Nous devrions donc être des athlètes surentraînés de la décision. Alors pourquoi sommes-nous parfois forcés de constater que nous avons pris une mauvaise décision … ?
La faute au cerveau? Oui et non! C’est effectivement un champion de la décision, il utilise entre autres l’insula et l’amygdale pour évaluer les incertitudes et les conséquences liées à un choix (pertes potentielles), et le cortex préfrontal pour choisir, parmi les différentes solutions possibles, celle qui paraîtra la meilleure.
Alors qu’est-ce qui vient perturber cette mécanique bien huilée? Plusieurs facteurs qu’il est intéressant de connaître pour ne pas tomber dans leur piège!
Les automatismes du cerveau
Le fonctionnement du cerveau nécessite beaucoup d’énergie et au vu du nombre de décisions à prendre chaque jour, le cerveau utilise des fonctionnements automatiques inconscients, parfois appelés aussi « schémas » pour économiser son énergie. Ainsi, un grand nombre de nos décisions sont prises rapidement et dans la majorité des cas, le résultat est satisfaisant. Mais le revers de cette efficacité est que les automatismes créent aussi des biais lors de nos prises de décision qui nous piègent et nous amènent à prendre de mauvaises décisions. Voici un exemple de biais cognitifs[1] , reconnus en psychologie: Le biais de confirmation qui vous pousse quand vous commencez à vous faire une opinion, à ne voir que les éléments qui tendent à confirmer votre opinion initiale et à ne plus voir les autres éléments contraires.
Conseil : connaître les biais cognitifs permet d’atténuer leurs effets.
Les émotions
Il ne faut pas négliger les émotions. N’en déplaise à Descartes, les neurosciences[2] aujourd’hui nous apprennent que les émotions sont indispensables à la décision. Parfois comme bonnes conseillères: sans la peur de perdre de l’argent, pourquoi ne nous lancerions-nous pas dans toute une série d’investissements hasardeux? Parfois comme mauvaises conseillères: L’objet que vous ne souhaitiez pas vraiment acheter avant qu’il ne s’affiche inopinément sur l’écran de votre smartphone est en fait le dernier en stock. Son prix vient de baisser de 50%, mais il faut se décider tout de suite, sinon vous allez passer à côté d’une véritable bonne affaire! Eh oui, nos amis spécialistes en marketing utilisent bien entendu ces techniques dans leur pratique de tous les jours. Soyez-en conscient pour éviter les pièges!
Conseils : Si vous ressentez des modifications physiologiques liées à des émotions: pouls plus rapide, transpiration plus abondante, agitation… prenez du recul et attendez de revenir à un état plus serein pour prendre votre décision! Si vous souhaitez éviter de laisser les émotions prendre trop le dessus, écrivez sur une feuille les points forts et les points faibles, et surtout écrivez la décision que vous allez prendre pour que votre cerveau traite cette information de façon rationnelle. Ainsi, vous aurez plus de chance d’évaluer la congruence entre ce que vos émotions vous indiquent et l’analyse rationnelle faite par le cortex!
La fatigue, le stress et l’anxiété
Parfois des éléments s’ajoutent au circuit de la décision et viennent dérégler le mécanisme.
Tout d’abord la fatigue. Le choix entre les différentes options possibles lors d’une décision nécessite une lutte dans le cortex préfrontal entre les choix possibles. Sous le coup de la fatigue, le processus pourrait être interrompu avant d’avoir confronté toutes les options possibles.
On imagine aisément que les états psychologiques de stress et anxiété viennent complexifier le mécanisme. Mais ces 2 perturbateurs que l’on confond parfois entraînent des conséquences différentes sur le mécanisme de la décision.
Le stress, à petite dose, peut avoir des effets bénéfiques, car il focalise notre attention sur l’importance de la décision, ce qui permet de ne pas la traiter de manière complètement automatique. Mais à forte dose, il compromet la lucidité de la personne qui doit prendre la décision et l’amène à prendre des décisions plus irrationnelles en sous-estimant les risques.
Alors que l’anxiété, en activant fortement l’amygdale et l’insula, provoque un sentiment de peur qui paralyse la décision. Le cortex préfrontal n’arrive plus à choisir entre les solutions possibles, car elles sont bloquées par ces 2 structures. L’anxiété nous pousse à ne pas prendre de décision ou alors seulement des solutions qui se trouvent dans notre zone de confort.
Conseil : Evitez de prendre des décisions importantes en état de stress, d’anxiété ou de fatigue, d’autant plus que leurs effets peuvent perdurer plusieurs jours après les avoir ressentis.
Voilà un échantillon des raisons pour lesquelles nous ne prenons pas toujours de bonnes décisions! Finalement, ce n’est pas si simple…, alors pas de culpabilité ni de remords. Les prochaines, vous les prendrez plus sereinement j’en suis sûre!
Besoin d’un coup de pouce pour retrouver de la sérénité et « avoir les pieds sur terre » avant de prendre une décision importante ?
Conseil aromathérapeutique : Rien de telle qu’une racine pour vous ancrer dans le sol et ne pas avoir la tête dans les nuages! Avec son nom si poétique d’Angelica archangelica, l’Angélique nous donne l’impression d’avoir un ange gardien à nos côtés lors de nos prises de décisions. La légende raconte que son nom lui a été donné par un moine qui aurait eu une vision d’un ange lui montrant cette plante pour soigner les épidémies de peste, protéger du mal, des sorciers et des sortilèges…
En aromathérapie, sa racine sous forme d’huile essentielle est utilisée pour redonner des « racines » aux personnes qui se sentent instables, fragiles et qui peinent à prendre des décisions. Elle ancre dans le sol et redonne donc de la stabilité au corps et à l’esprit. Vous pouvez la respirer profondément 2 à 3 minutes lorsque vous vous sentez déstabilisé(e), et en cas de besoin plus important, mettre 2 gouttes sous la plante des pieds. Attention! à ne pas mettre sur d’autres parties du corps, car elle est photosensibilisante. Demandez toujours conseil avant d’appliquer une huile essentielle sur votre peau.
Et si finalement, la meilleure solution pour prendre de bonnes décisions était de se fier à son intuition…? Nous verrons dans le prochain article si c’est une bonne option!
[1] Vous pouvez découvrir en intégralité la liste des biais sur mon site psyaroma.com ou dans mon autre article : lien sur un autre article sur www.decouverte-mag.com
[2] L’erreur de Descartes, par Antonio Damasio, neurologue, paru chez Odile Jacob