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Pourquoi votre chat est un fin gourmet ?

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Les experts en éthologie ont fait beaucoup de progrès avec leurs études sur notre comportement. Ils ont abordé différents aspects, telles la communication, la socialisation et les habitudes de sommeil.

Moi, chat – notez que je ne dis pas Moi, Président – n’ai pas besoin de vous présenter des études, je vous parle d’instinct. Aujourd’hui, je vous parlerai de notre odorat et de notre goût. Vous aurez alors une meilleure compréhension du comportement du vôtre et ces quelques informations vous seront forcément utiles. 

Pourquoi un chat qui a le nez bouché refuse de s’alimenter ? Parce qu’il est privé d’odorat ! Et pourquoi est-il privé d’odorat ? Parce qu’il a peut-être un coryza. C’est une pathologie courante chez nous que nous appelons aussi le rhume du chat et qui est tout simplement une infection respiratoire courante chez nous. Je vous en parlerai une autre fois. Jadis, nous étions des prédateurs. Le sommes-nous encore de nos jours ? Les ornithophiles et ornithologues prétendront que oui en vous citant des statistiques incroyables. Je ne suis pas dans le déni, car il m’arrive certes de chopper un oiseau. C’est ma nature que voulez-vous.

Notre olfaction

Je vous dis tout ça pour vous expliquer que chez nous, si nous avons encore une nature prédatrice, l’odorat ne vient qu’en troisième position, après la vue et l’ouïe. Mon odorat me permet d’identifier la nourriture que mes humains me servent. Alain disait autrefois que je mangeais d’abord avec mon nez.  Celui du vôtre est pareil au mien. Votre minet devra tout d’abord apprécier l’appétence de ce que vous lui mettez dans sa gamelle avant d’ingérer l’aliment en question. Vous aurez donc saisi que chez nous odorat et goût sont deux de nos sens très intimement liés. Et cette paire, justement conditionne absolument notre comportement alimentaire. Pas question pour nous d’avaler quoi que ce soit sans avoir auparavant flairé la délicieuse nourriture que vous nous offrez. Parce que j’espère que vous ne nourrirez pas le vôtre avec des aliments de très faible qualité. Attention M’sieurs-dames, si vous lésinez sur les frais de notre nourriture, vous payerez les dégâts par des honoraires de véto. C’est à prendre ou à laisser. Mais revenons d’abord à notre odorat. Nous faisons partie des espèces dites « macrosmatiques », mot savant qui veut dire ayant un odorat extrêmement développé.  Nous sentons un peu moins bien que le chien, certes, mais à cet égard, sommes pareils aux éléphants, aux ours, rats et requins. Notre odorat joue un rôle crucial dans notre vie quotidienne. Vous – les humains– n’avez que 5 millions de cellules olfactives, tandis que nous en avons 200 millions !    

Cela nous permet de détecter des odeurs très subtiles et de distinguer des composés chimiques complexes. D’ailleurs, nous utilisons notre odorat pour marquer notre territoire. Vous savez bien que nous déposons des phéromones, des substances chimiques spécifiques, en frottant notre tête ou notre corps contre des objets. Souvent, nous urinons à titre de marquages olfactifs.

Pourquoi ? Pour délimiter notre territoire et pour communiquer avec nos congénères.

Vous avez bien lu : pour communiquer.

Une question de communication

Les odeurs jouent donc un rôle crucial dans notre communication entre nous, les chats. Nous savons détecter les moindres phéromones émises par nos congénères et savons ainsi identifier leur sexe, leur état de santé, leur disponibilité sexuelle et même leur humeur. N’est-ce pas fort, ça ? Cela nous permet de communiquer des informations importantes sans avoir besoin de nous voir directement. Pratique hein ?

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©Arina Krasnikova

D’ailleurs, notre odorat est essentiel lorsqu’il s’agit de chasser. Nous mettons notre nez à contribution pour localiser notre proie potentielle. Remarquez que nous savons aussi le faire même dans l’obscurité. Notre capacité à détecter les odeurs nous permet de traquer efficacement rongeurs ou volatiles.  Autrement dit, là où vous les humains ne sentez strictement rien, nous les chats, percevons des milliers de nuances odoriférantes.

Mais vous savez aussi que votre chat est unique en son genre. Chacun de nous pouvons donc réagir différemment aux odeurs, soit en fonction de notre expérience et de notre sensibilité. Moi, par exemple, l’herbe à chat (Nepta cataria) et la menthe pour chat (Nepeta mussinii) m’attirent. Je les mâche, les hume et je m’y roule dessus. Curieusement pas du tout ma maman Oona. Elle, elle est folle de la valériane. Moi pas.  Chez nous, il y en a dans le jardin. Mais si vous ne disposez pas de jardin et que vous voulez faire plaisir à Minet ou Minette essayez de cultiver ces herbes dans des pots.

La gustation 

La gustation, c’est le sens du goût. Chez nous, ce sens-là est bien moins développé que notre olfaction La gustation est l’une des cinq modalités sensorielles primaires, aux côtés de la vision, de l’ouïe, de l’odorat et du toucher. Il permet de détecter les saveurs des substances ingérées par le biais de papilles gustatives situées sur la langue. Chez nous les chats, nous avons environ 470 papilles gustatives alors que vous les humains vous en avez 9000. Bon, d’accord, là c’est vous qui avez un goût un peu mieux prononcé que nous. Les papilles gustatives sont sensibles à différentes saveurs, telles que le sucré, le salé, l’amer, l’acide et l’umami (une saveur associée aux acides aminés).

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©Hans Reniers

Nous, en principe, détectons parfaitement trois saveurs : l’acide, l’amer et le salé. Nous percevons à merveille l’acide et l’amer, parce que nous sommes méfiants à l’égard des produits toxiques dont le goût serait marqué.  Nous détectons aussi les substances salées. Quant à la saveur sucrée, nous ne la reconnaissons qu’à des concentrations particulièrement élevées. Pourquoi ? Vous avez vu des chats, vous, courir après des éclairs – les pâtisseries et pas les phénomènes pendant les orages qui me fichent la trouille – ou après des gâteaux au chocolat ? Et si notre nourriture a trop attendu, nous boudons notre écuelle. Maintenant, vous savez pourquoi. C’est ce que dicte notre odorat, pardi !  

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