Si les miels sont utilisés pour le traitement des plaies, c’est parce qu’ils possèdent «des qualités sur les plans physiques et chimiques qui sont des facteurs favorisants de la cicatrisation», explique le Dr Becker, médecin et président de l’association francophone d’apithérapie (AFA).
Composés essentiellement d’eau (15 à 30%) et de fructose (60 %) les miels renferment également de l’acide formique, des inhibines, de la Bee-defensine, des flavonoïdes, auxquels s’ajoutent des actifs spécifiques liés à la fleur qui a été butinée. Tous ces constituants s’allient pour agir sur la prolifération bactérienne, l’inflammation et favoriser la cicatrisation. Le miel de thym, par exemple, renferme de l’acide borique, que l’on appliquait autrefois sur les plaies difficiles à soigner.
Par ailleurs, grâce à sa richesse en sucres, le miel exerce une pression négative sur la plaie et aspire, par ce phénomène purement physique, les exsudats (le suintement).
Quels miels ?
Le miel ne se bonifie pas avec l’âge. Le délai moyen de survie d’un miel de qualité est d’un an
Docteur Becker, médecin et président de l’association francophone d’apithérapie (AFA).
Pour soigner les plaies peu profondes ou les petites brûlures (1er degré), les miels de THYM, de LAVANDE et de MANUKA sont les plus couramment utilisés. On peut y ajouter 1-2 gouttes d’huile essentielle d’hélichryse italienne, cicatrisante et anti-hématomes, qui permet d’accélérer la cicatrisation.
Optez pour un miel frais de grande qualité, homogène, non transformé, sans pesticides ni produits chimiques ajoutés. «Le miel ne se bonifie pas avec l’âge. Le délai moyen de survie d’un miel de qualité est d’un an», indique le Dr Becker, qui préconise l’emploi de miels locaux. Il faut également choisir du miel de nectar, et non de miellat.
Mode d’emploi
En raison de son pH acide, de ses enzymes et de son osmolarité (le miel concentré est hydrophile), son application sur une plaie ou une brûlure doit être très précise. Avant d’appliquer le miel, il faut rincer la blessure avec de l’eau ou du sérum physiologique, puis la désinfecter, par exemple avec de l’argent colloïdal 15 ppm.
Ensuite, avec une spatule en bois (type abaisse-langue), on dépose le miel en couche fine, de façon uniforme, sur la totalité de la plaie (sans déborder), qu’on recouvre d’une compresse sèche.
À renouveler toutes les 24 heures tant que la plaie suinte, puis toutes les 48 heures jusqu’à ce qu’elle cicatrise.