Décembre. Il neige ici. Cela me fait penser à un autre drôle d’oiseau que j’aimerais vous présenter. Je ne suis certes pas ornithologue, mais je ne puis résister au plaisir de vous faire découvrir les extraordinaires photos de notre ami Patrice Aguilar, photographe animalier de talent. Il a saisi sur le vif ce grand oiseau aux yeux jaunes. Les Inuits le nomment Ookpik. Cela vous situe à peu près où il a son habitat: dans le Grand Nord. Il vit aussi dans les territoires septentrionaux du Canada et au Québec.
Un très grand oiseau
A l’instar du casoar à casque, le mâle est plus petit que la femelle. Mais c’est le seul point commun qu’il a avec le casoar, car lui, sait voler. Et prodigieusement, car son envergure va jusqu’à 177 cm pour les femelles et 170 cm pour les mâles. Ces données me paraissent toutefois quelque peu exagérées, car les données scientifiques que j’ai en mains raccourcissent les envergures mentionnées sur Internet de quelques bonnes dizaines de centimètres. Bref, quand on aime… on ne compte pas. Ce grand oiseau a une longueur de 70 cm. Il est suffisamment intéressant, somme toute, pour que le Québec en fasse son emblème, ou son oiseau national, si vous préférez.
Deux spécificités
On ne sait pas pourquoi, mais Dame Nature lui a mis des yeux fixes. Certes, il peut tourner sa tête un tantinet aplatie dans un angle allant souvent jusqu’à 270°, mais alors il est obligé de la tourner fréquemment. C’est un excellent chasseur qui chasse plutôt de jour alors que sa vue perçante (même de nuit) lui permettrait de s’adonner à la chasse nocturne. Sa prodigieuse acuité visuelle lui permet d’ailleurs de déceler des mouvements à 1 km de distance. Son ouïe est aussi particulièrement performante.
L’essentiel de son menu
Voisins de la souris, les lemmings aux petites oreilles largement dissimulées dans la fourrure, aux pattes courtes et aux queues tronquées sont les rongeurs habitant les zones non arborées du Nord canadien.
Le silence est son arme secrète
Le plus étonnant chez le harfang des neiges, c’est son vol fantastiquement silencieux. On peut comprendre pourquoi Dame Nature l’a prévu ainsi : c’est pour surprendre les lemmings constituant, comme nous l’avons vu, l’essentiel de son menu.
Si le harfang des neiges vole si silencieusement, c’est grâce aux soies très douces de ses ailes. Seconde invention de Mère Nature pour le harfang : elle l’a aussi doté d’un enchevêtrement de filaments munis d’innombrables crochets minuscules. On les appelle barbules. Ces minuscules crochets lui permettent de surprendre ses proies. Il est vrai que face à ce rapace de 2kg500, les lemmings ne pèsent pas beaucoup (entre 55g. et 110g. suivant la saison).
Regardez cette brève vidéo de nos confrères de National Geographic Wild France et dites-vous qu’il y a juste une petite erreur : ce ne sont pas des campagnols mais bien des lemmings.
Et, si mon sujet d’aujourd’hui vous intéresse, je vous invite à regarder la vidéo (en français) produite par Faune et flore du pays (Canada). C’est la plus instructive à mon avis. Vous y trouverez des informations captivantes sur cet oiseau mâle d’une blancheur immaculée.
Vous ne connaissez pas encore Patrice Aguilar ? Alors cliquez ici.