Oui, les chats rêvent et c’est enfin reconnu par la science!

Oui, les chats rêvent et c’est enfin reconnu par la science!

La dernière fois, je vous ai expliqué pourquoi nous dormons autant et que l’on ne doit pas nous considérer comme des paresseux. J’ai souvent exprimé ma vérité de chat: tout comme vous, les humains, nous les chats, nous rêvons aussi. Mais personne ne voulait nous croire.  En 1959, Michel Jouvet (1925–2017) médecin neurophysiologiste (neurobiologiste) a découvert le sommeil paradoxal chez le chat et a démontré que cet état dépend du tronc cérébral inférieur. Ouf! La recherche scientifique avançant sur tous les fronts, les humains commencent enfin à en savoir davantage sur notre faculté de rêver.

Nos trois types de sommeil

Un chat qui rêve.

Comme chez vous les humains, nous avons trois types de sommeil: léger, profond et paradoxal. Juste après mon endormissement, mon sommeil est léger. Si vous vivez avec votre chat, vous aurez remarqué qu’en étant assoupi, il est encore extrêmement sensible aux stimuli extérieurs. Autrement dit, le moindre bruit le réveille.

Moi, c’est pareil. J’ouvre alors un œil puis le deuxième, me rends compte qu’il n’y aucun danger autour de moi ni à mon égard et je me rendors tout de suite.  Ensuite, je passe en sommeil profond pendant une bonne vingtaine de minutes. Il ne faut surtout pas me réveiller dans cette phase, car mon rythme cardiaque, ma fréquence respiratoire, etc.) ralentissent et deviennent réguliers.

En effet, il se produit chez moi un travail important dans mon corps et surtout dans mon cerveau. On me réveillerait à ce moment-là, on perturberait alors immanquablement ce processus. Toute ma musculature se détend. Et en quelque sorte, je me régénère. C’est comme si je me réparais ou me reconstruisais.

Ce que dit la science

Ben voyez-vous, vous les humains pouvez parler de vos rêves. Nous, les animaux ne le pouvont pas. La science est donc encore incapable de décrire un rêve, autrement que par une certaine dose d’activité électrique qui se produit dans notre cerveau lors de certaines phases bien précises de notre sommeil. Le sommeil paradoxal correspond à de très brèves périodes de quelques minutes au cours du sommeil profond pendant lesquelles l’activité électrique du cerveau et des yeux est intense.

Adorable chaton qui dort et rêve.

Moi, par exemple, je pousse de petits cris. En fait, je couine. Je pédale sérieusement ou je tressaute. J’éprouve inconsciemment d’intenses sensations mécaniques à travers mes vibrisses pendant mon sommeil paradoxal.  D’après les dernières études scientifiques, nous les chats, sommes les mammifères vivant le plus de phases de sommeil paradoxal. Pratiquement deux fois plus que vous les humains.  Il existe d’innombrables vidéos sur you tube à propos de notre sommeil paradoxal et j’avoue que cela peut vous paraître rigolo ou si mignon. Moi, évidemment, je m’en fous royalement.  

Les recherches du professeur Massimo Scanziani visent à comprendre la structure et la fonction des circuits neuronaux dans le cortex des mammifères et comment ils contribuent au traitement de l’information sensorielle. « L’analyse des neurones dédiés à telle ou telle fonction devrait nous permettre de décoder le contenu de leurs rêves, voire de leur émotions », dit-il. Quant à Matthew Wilson, un autre auteur d’une recherche[1], lui, conclut: « C’est la preuve scientifique la plus solide à ce jour qu’un animal peut bel et bien rêver, du moins au sens que nous donnons au verbe «rêve ». Je suis content qu’ils en arrivent tous deux à cette conclusion, car moi, je rêve de splendides nanas de notre espèce dans mon notre entourage, alors que je n’ai même jamais pu vivre une quelconque sexualité. On m’a malheureusement enlevé mes boules trop tôt.  Restent, bien sûr, mes émotions. Et c’est pour cela que je rêve.

Michel Martin, un artiste qui m’a compris

Le rêve du chat, par Michel Martin.
Le rêve d’Aladin le Malin, par Michel Martin.

Cet artiste suisse, à l’imagination déjantée à plusieurs cordes à son arc. Dans les milieux helvétiques, c’est le Glâneur d’images (référence à la région de la Glâne). Lorsqu’il me vit dans mon sommeil paradoxal de jeune chaton aux yeux bleus, il sut traduire mes émotions. Mais ça date et je ne me souviens plus si c’était un rêve plaisant ou un cauchemar. Car des cauchemars nous pouvons aussi en faire, mais ça c’est une autre histoire.  

Pour aller un tout petit peu plus loin: https://fr.euronews.com/embed/881614

When animals dream (Lorsque les animaux rêvent) ouvrage en anglais, David Pena-Guzman, Princeton Universty Press. 

[1] Journal of Neuroscience 29 juin 2022, 42 (26) 5268-5280 ; DOI : https://doi.org/10.1523/JNEUROSCI.3221-20.2022

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