La musique classique aux Granges

solo-violiniste
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Après différents styles de musique entendus et vus aux Granges,– puisqu’il s’agit aussi d’un plaisir visuel–, le chef d’orchestre Boris Perrenoud que vous suivez depuis quelques épisodes, vous présentera la musique classique dans tous ses états

La musique classique qui a traversé les siècles et les cultures a touché l’âme de millions auditeurs. On peut dire que la musique classique a une profondeur sur l’âme, car elle exprime des émotions universelles, comme la joie, la tristesse, l’amour, la colère, la peur, l’espoir, etc. Combien de compositeurs de musique classique y a-t-il depuis l’avènement. Notre ami chef d’orchestre nous dit que cela dépend évidemment de la définition qu’on lui donne et de la période que l’on veut considérer, par exemple que depuis la musique baroque, la musique romantique pour ne mentionner que deux de ses éléments. Il y aurait environ 20 000 compositeurs de musique classique depuis le IXe siècle jusqu’à nos jours. Alors vous comprendrez qu’en sélectionnant six, même s’ils sont des plus universels, en une vie on ne pourrait pas en faire le tour. Notre éditeur s’est entretenu à ce propos avec Boris Perrenoud, l’organisateur des exceptionnelles soirées musicales

La rédaction

AB : Comme vous, Anton Bruckner a appris à jouer de la musique dès son enfance…

BP : Sauf que moi, je ne fus que précoce, tandis que lui –bambin – , jouant de l’orgue fut un génie. A 27 ans seulement il devint organiste titulaire de Saint-Florian. Durant cette période, il composa une trentaine d’œuvres destinées aux célébrations liturgiques

AB : Mais ce n’est qu’à 44 ans, en 1868 que Bruckner obtint le poste d’organiste de la cour impériale à Vienne. Il y resta jusqu’en 1892, date à laquelle il prit sa retraite.

orgue

BP : C’est exact. Et c’est alors qu’il se consacra entièrement à la composition de ses symphonies, qui sont considérées comme son chef-d’œuvre. Elles furent souvent mal accueillies par la critique et le public viennois de l’époque, qui leur reprochaient leur manque de cohérence, leur répétitivité et leur audace harmonique. Bruckner fut aussi victime de rivalités entre les partisans de Wagner et ceux de Brahms, qui s’opposaient sur les questions esthétiques du romantisme musical. Et pourtant son influence se fit sentir chez les compositeurs post-romantiques et modernes, qui admirent sa maîtrise de la forme symphonique et son langage harmonique novateur.

AB : Vous voulez dire que c’est la façon dont un compositeur utilise les accords, les intervalles, les tonalités et les modulations pour créer des sonorités originales, expressives et cohérentes ?

BP : Tout à fait. Un langage harmonique novateur peut rompre avec les conventions et les règles établies par les périodes musicales antérieures, ou bien les enrichir et les transformer. Notamment Beethoven a eu un langage harmonique novateur, car il a introduit des accords inattendus, des dissonances audacieuses, des changements de tonalité abrupts et des contrastes dynamiques dans ses œuvres. Il a ainsi créé une musique puissante, dramatique et émouvante, qui annonce le romantisme musical.

AB : Et Antonio Vivaldi ?

BP : Ah, le prêtre roux fut un compositeur et violoniste considéré comme l’un des plus grands maîtres du baroque musical. Mais aussi comme l’un des pionniers du concerto, un genre qu’il contribua à populariser et à développer. A l’instar de Mozart à une autre époque, Vivaldi apprit le violon dès son enfance avec son père qui l’emmena jouer dans différents orchestres de la ville. Vivaldi composa plus de 750 œuvres, dont environ 500 concertos, 46 opéras, 73 sonates, et des pièces sacrées comme des messes, des psaumes, des motets et des oratorios. Son œuvre la plus célèbre est sans doute Le quattro stagioni (Les Quatre Saisons) est un cycle de quatre concertos pour violon et orchestre qui illustrent les changements de la nature au fil de l’année. Vivaldi connut la gloire et la fortune pendant une grande partie de sa vie, mais il tomba dans l’oubli et la pauvreté à la fin de sa carrière. Ses opéras furent délaissés au profit de ceux de ses rivaux, comme Georg Friedrich Haendel ou Alessandro Scarlatti. Mais il y a bien d’autres merveilles musicales à découvrir, notamment son concerto pour mandoline, cordes et basse continue. Regardez : 

AB : Boris, parlez-nous à présent de Jean-Sébastien Bach

BP : A son propos, comme avec Mozart, il y a tellement de choses à dire que nous pourrions nous entretenir pendant une semaine. Bach est considéré comme l’un des plus grands maîtres de la musique baroque et comme le père du concerto, de la fugue et du contrepoint. A l’instar de Mozart, il fut souvent en conflit avec ses employeurs, qui ne reconnaissaient pas son génie et lui imposaient des contraintes.

AB : Pourtant on sait que Bach composa plus de 1000 œuvres musicales, dont environ 200 cantates, 6 passions, 4 messes, 3 oratorios, 16 concertos pour un ou plusieurs clavecins, 6 concertos brandebourgeois et plus de 200 pièces pour orgue.

BP : Cela n’empêcha pas qu’il eut une vie difficile. Ses œuvres sont caractérisées par leur richesse harmonique, leur complexité polyphonique, leur longueur et leur profondeur spirituelle. Et c’est sans aucun doute pourquoi elles furent souvent ignorées ou critiquées par ses contemporains, qui les trouvaient trop difficiles ou trop audacieuses. Ce sont Felix Mendelssohn, Robert Schumann et Johannes Brahms qui le redécouvrirent.

AB : Parlons maintenant de Strauss, le père et le fils qui ont marqué l’histoire de la musique par leurs valses, polkas et opérettes. Quelle chance avez-vous de vivre des mois à Vienne !

BP : Oui, j’en suis conscient, même si je suis très conscient d’évoluer en Suisse aussi. Johannes Strauss, père, naquit à Vienne dans une famille modeste. Il apprit le violon et l’orgue avec son père et son frère, puis forma un quatuor à cordes avec Joseph Lanner, un autre violoniste. Il créa ensuite son propre orchestre et se fit connaître par ses compositions de musique légère, notamment des valses, des polkas et des galops. Malheureusement, il mourut d’une épidémie de scarlatine à l’âge de 45 ans.

AB : Mais c’est plutôt son fils dont ont connaît la musique, n’est-ce pas ?

BP : Oui, lui, le fils, dépassa la renommée de son père et fut surnommé le “roi de la valse”. Il composa plus de 500 valses, dont Le Beau Danube bleu, La Valse de l’empereur et Vienne, ville du rêve. Il écrivit aussi des polkas, des marches, des quadrilles et des opérettes, comme La Chauve-Souris, Le Baron tzigane et La Princesse Czardas. 

AB : Et Mozart ?

BP : C’est un génie universel qui a su exprimer toutes les facettes de la nature humaine dans sa musique. Moi qui fus autrefois un violoniste, puis vous dire que pour Mozart, la voix du violon l’a toujours enchanté. D’ailleurs n’a-t-il pas écrit pour le violon les plus émouvants de ces œuvres ?

AB : Vous entendez le 3e concerto en sol majeur de Mozart ? C’est une œuvre remarquable pour violon et orchestre, composée en 1775 à Salzbourg, alors qu’il n’avait que 19 ans. Il s’agit du troisième d’une série de cinq concertos pour violon que Mozart a écrits entre 1773 et 1775. Le concerto est en trois mouvements : un allegro brillant et joyeux, un adagio lyrique et expressif, et un rondeau final plein de charme et de fantaisie.

BP : Mozart a composé d’autres chefs-d ’œuvres que pour le violon. Ses concertos de piano sont extraordinaires et ses œuvres d’opéra le sont aussi.

AB : Mozart a composé 22 opéras dans différents genres, allant des œuvres de jeunesse aux chefs-d’œuvre de sa maturité. Vous pensez à Don GiovanniLes Noces de Figaro ?

Regardez :

BP : Bien sûr, mais aussi   L’Enlèvement au sérail La Flûte enchantée.

Regardez :


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