Venise éveille en moi des bruits du passé, réminiscence d’opulence, de grandeur et de beauté. Ne vous ai-je pas dit qu’en plus de mon amour pour … les chats (!), j’ai aussi la passion de la mer ? Vous comprendrez alors que, quand j’arrive à Venise, c’est pour embarquer sur un petit paquebot, tout comme je m’aventure à Gênes pour la même raison : embarquer !
Rivalité entre Venise et Gênes
Comment pourrait-on oublier la rivalité entre Venise et Gênes qui fut à son comble au 13e siècle? Venise fut une puissante cité-État qui contrôlait tout le trafic méditerranéen, à l’instar de celle de l’ancienne Sriwijaya , sur l’emplacement de l’actuelle Palembang (Sumatra du Sud), qui, elle, contrôlait à la même période le détroit de Malacca. Bien que cette dernière soit au cœur de l’économie mondiale séculaire, bizarrement, personne n’en parle jamais en Occident. Quant à Gênes, Pierre Paget, vous en parlera prochainement. En attendant, lisez ‘La passagère de la cabine 116’.
Redevenez des voyageurs !
Sur notre plateforme Découverte-magazine, nous ne le dirons jamais assez: nous allons tout faire pour inciter les personnes à redevenir des voyageurs et non plus de simples touristes de masse.
Mais revenons à Venise. Ici, c’est le piéton qui dicte son rythme. Touristes (nous ne pouvons pas changer les mentalités si rapidement) et autochtones martèlent de leurs pas les dalles des plus de 455 ponts -la plupart arqués– sous lesquels passent de petites embarcations.
Les Vénitiens du mois d’avril 2020
Eh bien, au jour où je vous écris (avril 2020), avec les millions d’Italiens confinés chez eux, partout dans le pays, le tourisme est évidemment complètement à l’arrêt. Donc, c’est un réel bienfait pour la ville de Venise qui, grâce à la pandémie, connaît le retour tant attendu de la faune aquatique et des eaux enfin bien plus claires.
Pourquoi ce petit miracle ?
Grâce à l’absence d’embarcations de tous genres dans la lagune. On peut s’en rendre compte si l’on suit les réseaux sociaux et youtube sur lesquels Vénitiens de tout acabit publient chaque jour des photos et vidéos de bancs de poissons nageant dans les eaux traditionnellement troublées de la vénérable Cité des Doges.
Les Vénitiens du mois d’avant et d’après 2020
… comme partout, on s’y mariait et on s’y mariera.
On s’y amusait et on s’y amusera à tout âge
On y lisait les œuvres d’Elena Ferrante et on y lira d’autres romans modernes.
On y faisait son marché et on y diminuera la distance sociale…
On y travaillait et la reprise sera joyeuse
On y pêchait et à nouveau les poissons se sacrifieront pour les humains.
Prendre le temps de découvrir
J’aime aussi les maisons de Venise. Même si leurs pierres ont vu souffler le vent des siècles. Venise semble vivre hors du temps. Dame ! depuis la Renaissance, ses bâtisses n’ont presque pas changé, du moins pour un regard extérieur. D’un pas paisible, je longe les ruelles pittoresques.
La Cité des Doges ne se livre effectivement qu’à ceux qui savent prendre leur temps… Je vous le disais : les voyageurs, les vrais et non pas les touristes japonais n’ayant pas le temps… , donc, les vrais voyageurs qui, sortant des circuits figurant dans les guides, acceptent de s’égarer.
Même si les gondoliers ne sont plus pieds nus comme le chantait Dalida, le soleil se couchera bientôt…
Mon petit paquebot à taille humaine va bientôt larguer ses amarres. Au départ, sur le balcon de ma cabine, la lumière vénitienne frisante du soir semble m’accorder une ultime caresse et laisse augurer toutes les merveilles qui m’attendent au long de ma croisière.
Ô Venise… depuis le temps que je te côtoie, je t’adore !
Crédit photographique : Michel Martin, le Glâneur d’images www.michel-martin.ch