« Gatsby, notre chien de 14 ans souffre d’une maladie rénale à un stade avancé. Il est allongé sur la table d’examen du vétérinaire. Son pelage est terne, ses gencives sont pâles et il a du mal à respirer. Le vétérinaire parle de fin de vie et nous suggère d’emmener Gatsby à la maison pour qu’il parte entouré de ceux qu’il aime. Selon lui, Gatsby n’a plus que quelques jours, voire moins, à vivre. A ce moment-là, j’ai entendu notre chien pousser un profond soupir, mais ce n’était pas un soupir de soulagement; j’ai ressenti chez lui de la colère et de la frustration. C’est comme si je l’entendais me dire: « Eh, j’suis pas encore mort! Je veux bien partir, mais du cabinet vétérinaire. Alors rentrons tout de suite à la maison…»
Le message qu’il me semblait recevoir de Gatsby était en contradiction avec ce que je voyais de son état. Mon esprit cartésien me disait: « Est-ce que tu es folle? Regarde-le, il est aux portes de la mort». Mais mon intuition et ce que j’avais cru comprendre racontaient une tout autre histoire. Je pris donc le risque de ramener Gatsby à la maison, même si toute ma famille pensait que j’étais dingue.
Une fois à la maison, j’ai installé le chien sur sa couche…
et quelque chose de surprenant s’est produit: Gatsby regardait tour à tour sa gamelle et le sac de croquettes.
Avait-il faim?
Je lui ai apporté sa gamelle avec un peu de nourriture, qu’il a engloutie en deux temps trois mouvements!
Voilà qui confirmait la justesse de mon intuition, car les animaux sur le point de mourir n’ont pas d’appétit.
Les jours suivants, Gatsby se levait, parcourant la maison à son rythme de ‘grand-père’ et faisant de son mieux pour participer encore un peu à la vie de la famille. Il a même gratté à la porte pour aller au jardin et a franchi les quelques marches permettant d’y accéder sans attendre notre aide!
Un autre vétérinaire, auquel nous avons demandé un deuxième avis, a prescrit à notre chien des compléments et des vitamines. Il a posé une perfusion pour le réhydrater et ainsi aider ses reins à mieux fonctionner. Alors que, quelques jours auparavant, on nous annonçait qu’il faudrait se résoudre à aider Gatsby à partir (une question de jours (sic) ), il vécut encore 7 mois sans souffrance, manifestement heureux de partager pour un temps encore la vie de la famille.
Un matin de novembre, nous l’avons trouvé immobile sur son coussin préféré. Il avait paisiblement franchi le pont de l’arc-en-ciel durant la nuit…
Que pouvions nous souhaiter de mieux ?
Les vétérinaires sont des scientifiques formés à identifier des maladies et à prescrire des médicaments sujets sinon de guérir, du moins de soulager. Même si certains d’entre eux ont une grande sensibilité et utilisent leur intuition, ils ne se font souvent pas confiance sur ce plan… et c’est normal. Dès l’entrée à l’école, nous sommes formatés pour n’accorder de crédit qu’à ce qui est cartésien, objectif et scientifiquement prouvé.
Ainsi, lorsque votre chien ou votre animal est malade, je vous suggère de suivre ces conseils:
Votre animal est malade? Ecoutez-le, écoutez-vous !
Ne vous connectez à votre animal que lorsque vous êtes calme.
Faites quelques grandes respirations jusqu’à ce que vous sentiez le calme s’installer. Souvent, notre souci pour notre animal nous stresse au point que nous risquons de ne pas prendre les meilleures décisions.
Aidez votre animal à retrouver son calme
Un animal qui a mal est souvent agité, voire en panique. Plus vous serez calme et lui parlerez avec une voix rassurante, plus il parviendra à se calmer… Cela vous permettra de l’observer (regard, respiration, battements cardiaques, zones douloureuses…) pour déterminer le degré d’urgence de la situation et transmettre des informations cohérentes au vétérinaire si son intervention est nécessaire.
Par ailleurs, comme les humains, les animaux calquent souvent leur respiration sur celle de la personne la plus proche. Lorsque vous respirerez calmement, votre animal fera très souvent de même, ce qui diminuera son stress et sa douleur.
Ecoutez vos intuitions
et les signes par lesquels votre subconscient cherche à vous faire passer un message. Par exemple, j’ai souvent la boule au ventre quand quelque chose dans ma vie n’est pas « aligné ». Si votre cerveau (le mental) vous dit une chose et que votre ventre vous en dit une autre, faites confiance à votre corps. Il ne raisonne pas, lui, il ressent! Et ce ressenti est souvent juste…
Par Sonia Martin, naturopathe pour animaux et fondatrice de l’ESNA (Ecole Suisse de Naturopathie pour Animaux)
