Découverte-mag n°14

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Qu’adviendra-t-il du tourisme?

Valise avec un masque jetable

En termes de recettes, les pays de l’OCDE généraient quelque 70 % de l’activité touristique mondiale. 2020 fut une année catastrophique. Que deviendra le tourisme? Saura-t-il, tel le phoenix, renaître de ses cendres? Oui, sans aucun doute, mais sous de toutes nouvelles formes...

Retour au niveau de 1990

Selon les derniers chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), 2020 a été une hécatombe : près d’1 milliard de touristes internationaux en moins par rapport à l’année précédente. Autrement dit, une perte de recettes touristiques internationales de quelque 1’100 milliards de $. On estime ainsi que le tourisme international est revenu à son niveau de 30 ans en arrière. Certains experts prédisent qu’un pareil effondrement du tourisme pourrait engendrer une perte économique de 2 000 milliards de dollars US du PIB mondial. Il n’y a pas besoin d’être un économiste de renom pour prophétiser que cette baisse sans précédent aura des conséquences sociales et économiques dramatiques. En effet, elle met en danger des millions d’emplois et d’innombrables entreprises. 

La partie immergée de l’iceberg

Les mesures sanitaires, les confinements successifs décrétés par les gouvernements et surtout la fermeture des frontières pendant plusieurs mois ont sinistré les économies nationales. La baisse de la production a été générale et tous les secteurs d’activités ont été touchés. Le secteur des services marchands, dont l’hôtellerie et la restauration sont en détresse. Une économie se fondant essentiellement sur le tourisme et ses corollaires risque de s’essouffler complètement. Pourtant, presque plus aucune nation ne peut se passer de tourisme. Or, pour le moment, les gens restent confinés chez eux ou ont une peur panique de voyager. Ne nous voilons donc pas la face: le tourisme est bien le secteur le plus touché par cette crise sans précédent.

Que doit-on attendre à court terme?

Le coronavirus cause l'effondrement de l'économie mondiale.

Les restrictions pesant sur les voyages à tant de niveaux continuent évidemment de freiner la relance. Force est de constater que la demande de voyages reste très faible, essentiellement en raison de l’incertitude persistante concernant la pandémie. Même si la campagne de vaccination amorce la confiance des voyageurs, rien n’est encore joué sur ce plan-là.

Pourquoi?

Parce qu’en la matière, nous n’avons tout simplement pas le recul nécessaire pour esquisser le moindre plan de relance. Au début de la pandémie en mars 2020, les principales compagnies aériennes tablaient sur une reprise en… 2023. Depuis, il est difficile d’avoir des informations précises. Cette projection timorée en dit long sur la difficulté de prévoir quoi que ce soit, tant la situation est inédite et précaire.

Quand le virus disparaîtra-t-il? Je ne saurai vous le dire. Bill Gates, lui, avait prédit qu’il régresserait dès le début de 2021. Or, à la mi-janvier 2021, la pandémie revient en force sur le devant de la scène. En revanche, ce que mon expérience de voyageur me dicte, c’est que la détérioration de l’environnement économique pourrait aussi bien être perçu comme un obstacle crucial à la reprise. La route qui nous y mène pourrait donc être plus longue que prévue. Le groupe d’experts de l’OMT escompte un rebond du tourisme international au troisième trimestre de 2021, sinon en 2022. Le niveau atteint en 2019 en termes d’arrivées internationales pourrait toutefois prendre entre deux ans et demi et quatre ans.

Vue aérienne d'une plage bondée.
Cette image appartient-elle au passé?

A toute chose, malheur est bon

Ce proverbe invoque certes le mot malheur: tant d’avions restant sur le tarmac, tant de paquebots à quai, tant de trains supprimés. Le secteur du transport aérien a profondément pâti de la crise sanitaire. En économie –surtout mondiale–, en géopolitique ou en histoire, un événement totalement inattendu, tout comme le fut le Covid 19, peut soit accélérer le cours des choses soit, au contraire, arrêter brusquement et totalement une société. Je me pose donc trois questions:

  • A quoi ressemblera notre monde chahuté par la pandémie lorsque le pétrole perdra son quasi-monopole?
  • Comment les nations dépendantes du prix du baril importé s’en sortiront elles?
  • Que deviendront les pays ayant presque tout misé sur le tourisme de masse?

Mais cette très sévère crise a aussi du bon pour Mère nature, les océans et l’air que nous respirons. Bref, pour notre environnement.

Il y a urgence à réfléchir sur les nouveaux modèles de tourisme à adopter. Tourisme durable? Éco-tourisme? Séjours éco-responsables? Abandon des usines à touristes pour des offres de qualité? J’y reviendrai, c’est une certitude…

À tous ceux qui ont du bon sens face aux multiples critiques qu’essuie le tourisme, mais aussi à tous les défis qu’il devra désormais relever, je lève le voile sur le crédo de nos prochains articles: redevenez des voyageurs. Mais chut, c’est un secret!

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