C’est bientôt le printemps. Le temps des sorties en manches courtes. Les oiseaux qui chantent leur joie de vivre. Aix-en-Provence se situe à peine à 30 kilomètres au nord du centre de Marseille par la route. Ou, si vous préférez, à 20 km à vol d’oiseau de la mer. Une destination que nous vous invitons à découvrir. Comme cette magnifique ville possède également mille autres facettes, ce n’est certainement pas la dernière fois que nous vous en parlerons. Pour l’instant, c’est notre journaliste et photographe Roger Juillerat qui nous évoque la beauté de cette cité. La Rédaction
Visiter Aix-en-Provence, c’est croiser sur son chemin l’eau sous toutes ses facettes. Tant il est vrai qu’en parcourant ses rues, ses places et ses somptueux jardins, et tout en contournant également ses splendides bâtiments, on se rend vite compte que la « ville aux mille fontaines » porte bien son surnom : l’eau goutte, ruisselle, mousse, scintille et coule un peu partout.
Ces fontaines, éléments incontournables du paysage urbain, on en dénombre quelque deux-cent-cinquante, publiques ou privées, dans le centre-ville. Ce qui représente l’une des plus grandes concentrations en Europe. Et comme chacune d’elles a son histoire, sa légende et sa particularité, elles contribuent bel et bien à la beauté et à la fraîcheur de la ville.
Le doux clapotis…
Parmi les plus célèbres, on peut citer la fontaine de la Rotonde, véritable symbole de la cité, sur la place du Général de Gaulle.
De style Art-Déco, elle fut édifiée en 1860 et a remplacé la fontaine des Chevaux Marins, détruite en 1780, pour créer une voie d’accès vers l’extérieur de la ville. Au sommet, trois statues : la Justice sculptée par Ramu (vers le Cours Mirabeau), l’Agriculture sculptée par Chabaud (vers Marseille), et les Beaux-Arts sculptés pas Ferrat (vers Avignon). Il ne faut pas manquer non plus celle des Quatre Dauphins, qui crachent de l’eau. Sculptée en 1667 par Jean-Claude Rambot sur l’ancienne place Mazarine, elle a rapidement imposé son style. Si bien qu’elle a donné son nom à la place, la rue qui la traverse conservant celui de Mazarine. A travers les places ombragées et ensoleillées murmurent le doux clapotis de toutes les autres et comme elles tiennent la vedette, elles sont contées dans les visites guidées d’Aix en Provence désaltérante…
Les jardins d’Aix-en-Provence
Mais l’eau ne se limite pas aux fontaines d’Aix-en-Provence. Les jardins de la ville, comme le parc Jourdan, offrent des oasis de verdure avec ses bassins, ses cascades et ses petits ruisseaux. Se promener dans ces jardins est un véritable plaisir. Bien entendu, la cité est aussi tricotée de places accueillantes et animées, certaines habitées de grands tilleuls. Ces derniers donnent de l’ombre aux bâtiments historiques et s’allient tellement bien au tintement des terrasses.
D’ailleurs, à l’instar des fontaines, ces places ont toutes une symbolique et une histoire singulière, telles que celles de l’Hôtel de Ville et de l’archevêché, qui sont l’expression du pouvoir. Un ravissement pour les yeux donc, mais aussi pour les oreilles. Entre histoires, anecdotes et faits étonnants, la visite de la cité révèle toute la splendeur de l’ancienne capitale de la Provence où l’eau est donc reine. Aix-en-Provence est également connue pour ses thermes, où l’eau thermale est bien connue depuis l’Antiquité pour ses vertus thérapeutiques. Les thermes Sextius, par exemple, sont un lieu de détente et de bien-être où l’on peut profiter des bienfaits de l’eau pour se ressourcer.
Dans le quartier médiéval, où se situe l’Hôtel de Ville, un dédale de rues tourne et s’emmêle. Avec ses restaurants et ses boutiques, il fait bon aller y faire du shopping. De l’autre côté du cours Mirabeau – qu’on peut qualifier de Champs-Élysées de la cité –, s’étend le quartier Mazarin, édifié au XVIIe siècle.
Long de 440 mètres et large de 42 mètres, le cours Mirabeau constitue le trait d’union entre le quartier Mazarin au sud, et la vieille ville.
©Roger Juillerat
Conçu selon des axes perpendiculaires, il déroule les maisons de maîtres, dont le somptueux hôtel de Caumont, dessiné par l’architecte de Louis XIV et devenu aujourd’hui un musée. C’est l’une des plus prestigieuses demeures du patrimoine aixois, une belle demeure urbaine « entre cour et jardin » qui rappelle les châteaux au milieu de leurs parcs.
La Tour de l’Horloge a été construite en 1510. C’est le plus ancien monument de la ville. Avec son cachet particulier, le fait de savoir que près de quatre siècles durant, une horloge a fonctionnée dans ce lieu laisse entrevoir la fuite du temps.
Quant au Musée Granet, du nom du peintre local François Marius Granet, il abrite une formidable collection de peintures, dont celles, bien entendu, de Cézanne, l’enfant du pays, mais aussi de Picasso, Monet, Van Gogh et Degas, ou encore Bonnard, Braque, Léger, de Staël et Dubuffet : un véritable trésor… La chapelle attenant – connue sous le nom de l’église Saint-Jean de Malte – vaut également le détour. Démonstrations de puissance et de richesse, tous ces édifices s’alignent pour offrir de magnifiques perspectives sur les fontaines, –encore elles ! – mais aussi sur le collège où Paul Cézanne et Émile Zola firent connaissance, tandis que Marcel Pagnol y fut répétiteur.
La grande star, c’est Paul Cézanne
Il est temps, en effet, de parler de la vedette d’Aix-en-Provence : Paul Cézanne (1839-1906). C’est un bonheur de suivre l’itinéraire pédestre balisé qui lui est consacré et qui permet de découvrir les lieux marquants, les adresses de ses proches, ainsi que les cafés où il retrouvait ses amis et d’autres artistes.
Dans les environs, on peut visiter son atelier, sur l’ancienne colline des Lauves.
Regardez :
Vous pourrez également explorer les carrières de Bibémus, où il se rendait régulièrement.
Vous pourrez également explorer les carrières de Bibémus, où il se rendait régulièrement.
De 1895 à 1904, Cézanne loue un cabanon dans ce fabuleux paysage, où la roche se mêle à la forêt. Des journées durant, il pose son chevalet et observe la magie de la lumière opérer sur la matière. Au total, il y peint des dizaines d’aquarelles et d’huiles dont la fameuse Montagne de Sainte-Victoire, qu’il a rendue célèbre et qui domine son œuvre.
La montagne Sainte-Victoire depuis le restaurant du Saint-Estève : si chère à Paul Cézanne, puisqu’elle est le sujet de près de 80 de ses œuvres. ©Roger Juillerat
Sans oublier le « Terrain des Peintres » et la « Bastide du Jas de Bouffan », qui fut le théâtre de ses premières toiles. Cézanne a également peint de nombreux portraits de sa famille et de ses amis dans un style unique et une utilisation audacieuse de la couleur.
Gourmand ou gourmet
Ceux qui apprécient la gastronomie sous toutes ses formes sauront faire la différence.
Dans le centre historique, de nombreux commerces sympas vendent les spécialités du terroir régional. ©Roger Juillerat
Les calissons d’Aix, ici de Léonard Parli, d’origine grisonne, en Suisse. Un symbole provençal composé d’une fine pâte de melon confit, d’écorces d’oranges confites et d’amandes méditerranéennes, finement broyées, nappée d’un délicieux glaçage royal et posée sur un lit d’hostie. ©Roger Juillerat
Des vignes et du bon vin
La campagne qui jouxte Aix-en-Provence est réputée pour ses jolis paysages, tout en fleurs au printemps. On peut notamment aller se perdre dans les forêts ou dans les vignes et, du coup, rendre visite à des viticulteurs, qui produisent des crus de qualité, notamment les rosés et des rouges. Le château La Coste est l’une des maisons viticoles les plus renommées. Situé à une vingtaine de kilomètres de la ville, ce domaine viticole s’étend sur plus de 200 hectares et propose des visites guidées.
Au domaine viticole de la Maison La Coste, plusieurs œuvres ornent les vignes et les jardins.
©Richard Haughton.
Il est également connu pour son engagement en faveur de l’art contemporain, avec de nombreuses œuvres d’artistes renommés dispersées dans ses jardins. Il y a d’autres petites maisons familiales où il est possible de déguster des vins locaux et découvrir le savoir-faire des vignerons de la région. Les paysages vallonnés et ensoleillés offrent un cadre idéal pour les balades à pied ou à vélo dans ces vignobles et les champs d’oliviers.
Quand je vous disais qu’Aix-en-Provence offre un mélange unique de charme, de culture et d’atouts naturels. Que ce soit pour explorer son patrimoine historique, profiter de sa scène artistique ou se détendre dans la nature environnante. Oui cette ville et sa région ont de quoi séduire tous les visiteurs.
Et la musique alors ?
Ben oui, mais ce n’est pas tout à fait mon rayon. Et là aussi, je pense qu’il y aurait tant à révéler. Avec un peu de chance notre confrère le comte de Grandvaux ou notre éditeur vous en parleront peut-être un jour. J’espère alors que le rayonnement musical et son festival pourra figurer dans la rubrique https://www.decouverte-mag.com/decouverte-musicale/
Infos pratiques de Découverte magazine : L’Office du tourisme, Avenue Giuseppe Verdi 300 se fera un plaisir de vous en dire davantage. Ou consulter https://www.aixenprovencetourism.com/